Mitt Romney, le favori républicain pour la présidentielle de 2012, a plaidé vendredi pour une diplomatie américaine plus musclée, expliquant que Dieu a créé les États-Unis pour dominer le monde et que le président Barack Obama a affaibli le pays.

Mitt Romney a choisi une école militaire de Charleston, en Caroline du Sud, pour prononcer son premier grand discours de politique étrangère.

«Dieu n'a pas créé ce pays pour être une nation de suiveurs», a-t-il lancé entouré d'élèves officiers en uniforme. «L'Amérique doit diriger le monde, ou bien quelqu'un d'autre le fera», a-t-il lancé.

Selon M. Romney, sous l'administration Obama, l'économie, la défense et les valeurs américaines ont décliné. «Si vous ne voulez pas que l'Amérique soit le plus grand pays du monde, je ne suis pas votre président. Vous avez ce président aujourd'hui», a-t-il dit sous les applaudissements.

Le porte-parole de la Maison-Blanche, Jay Carney, a défendu le président vendredi en affirmant que celui-ci s'était prononcé pour l'exceptionnalisme américain, dès son discours à la convention démocrate de 2004. «Je l'entends souvent dire que ce pays est le plus grand pays du monde», a-t-il dit.

Un autre favori à la primaire républicaine, Rick Perry, a par ailleurs souligné vendredi à Washington l'importance de cette doctrine à ses yeux.

M. Romney a aussi assuré qu'il s'emploiera, s'il est élu à «reconstruire l'économie de l'Amérique» et à «revenir sur les réductions budgétaires massives du président Obama dans la défense».

«Les États-Unis doivent toujours conserver leur suprématie militaire pour dissuader leurs agresseurs potentiels et défendre leurs alliés», a-t-il ajouté.

Ce ton viril, rappelle la politique de l'ex-président George W. Bush et sa doctrine de frappes préventives contre la terreur. «Même si l'Amérique devrait travailler avec d'autres nations, nous nous réservons le droit d'agir seuls pour protéger nos intérêts nationaux», a dit M. Romney après avoir fait l'état des lieux des dangers potentiels pour les États-Unis.

Jeudi, M. Romney avait annoncé que l'équipe qui le conseillerait en matière de politique étrangère et de sécurité nationale, s'il accédait à la Maison-Blanche, serait composée de nombreux proches de George W. Bush.

Dans sa liste figure notamment Dan Senor, ancien porte-parole de l'autorité provisoire de la coalition en Irak, mise en place après l'invasion menée par les Américains en mars 2003.

Au centre des préoccupations auxquelles il faut répondre, selon M. Romney, se trouvent «les visions anti-américaines de l'Iran, de la Corée du Nord, du Venezuela et de Cuba». Le candidat républicain a aussi désigné la Chine qui veut devenir une «superpuissance» et la Russie «dirigée par un homme qui croit que l'Union soviétique était le bien et non le mal».

L'actuel favori pour l'investiture républicaine, a proposé plusieurs initiatives à réaliser dans les 100 premiers jours de sa présidence.

Il propose notamment de «restaurer la crédibilité navale» des États-Unis en accélérant la construction de navires de guerre, pour passer de neuf bâtiments par an à 15. Il recommande un renforcement des relations avec les alliés de Washington, dont Israël, la Grande-Bretagne, ainsi que le Mexique sur les questions de drogue et de sécurité.

Il veut aussi renforcer l'opposition américaine à l'arme nucléaire iranienne, renouer avec la défense antimissile, intensifier les efforts diplomatiques au Moyen-Orient, consolider le libre-échange en Amérique latine, examiner les conditions de la transition en Afghanistan et mettre davantage l'accent sur la cybersécurité.

Selon un sondage de l'Université de Quinnipiac publié cette semaine, Mitt Romney est le favori de la primaire républicaine avec 22% des intentions de vote, devant Herman Cain (17%) et Rick Perry (14%).