L'ultra-conservatrice Sarah Palin a annoncé mercredi qu'elle ne serait pas candidate à l'élection présidentielle de novembre 2012 aux États-Unis, dans une lettre à ses partisans diffusée par les médias.

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Mme Palin, qui avait laissé planer pendant des mois le suspense sur ses intentions, avait été la colistière du républicain John McCain lors du scrutin de 2008. Par son retrait, elle ramène la course à huit principaux candidats du côté républicain, alors que les élections primaires doivent commencer en janvier prochain.

«Après beaucoup de prières et mûre réflexion, j'ai décidé de ne pas être candidate à l'investiture républicaine de 2012 pour le poste de président des États-Unis», a fait savoir Mme Palin, 47 ans, précisant qu'elle se dévoue à «Dieu, (sa) famille et le pays».

«Ma décision respecte cet ordre», a-t-elle expliqué.

«Dans les semaines qui viennent, je participerai à la définition d'une stratégie pour remplacer le président, reprendre le Sénat et conserver la Chambre» au parti républicain, a indiqué Mme Palin.

Mme Palin, qui a gouverné l'Alaska pendant deux ans et demi jusqu'en 2009, laisse par son retrait l'ancien gouverneur du Massachusetts Mitt Romney et le gouverneur du Texas (Sud) Rick Perry au rang de favoris pour tenter de déloger Barack Obama de la Maison Blanche.

Son alter ego Michele Bachmann, en perdition dans les sondages, reste la seule femme à concourir contre sept hommes.

Son annonce survient deux jours après celle de Chris Christie, gouverneur du New Jersey, qui a fait savoir qu'il ne serait pas candidat, malgré de nombreux encouragements de la base républicaine, apparemment peu enthousiasmée par le duo de tête Romney-Perry.

Ces derniers ne parviennent pas à prendre l'avantage dans les sondages sur Barack Obama, malgré la morosité économique de nature à nuire au président sortant.

Mitt Romney, considéré comme plutôt modéré mais sans grand charisme, avait été battu à la primaire de 2008 par John McCain. Le second, après un départ en trombe à l'été dans les sondages, semble en perte de vitesse à la suite de déclarations maladroites sur l'assurance retraite et l'immigration.

Pendant la campagne de 2008, Mme Palin, qui s'était comparée à «un pitbull avec du rouge à lèvres», avait été la caution conservatrice du «ticket» républicain. Elle avait mobilisé la base populaire de ses électeurs en assénant les coups les plus durs à Barack Obama, qu'elle accusait de «copiner avec des terroristes», au risque d'aliéner l'électorat centriste.

Lunettes couture, tailleurs bien coupés et coiffure rétro, cette excellente basketteuse et chasseuse de caribous, membre de la National Rifle Association qui défend le droit au port d'armes, se veut proche de l'Américain moyen, notamment dans sa façon de s'exprimer.

Quasiment inconnue avant d'être choisie par John McCain, elle avait donné un coup de fouet aux intentions de vote en faveur des républicains avec une campagne agressive. Avant de devenir plus dissuasive pour certains électeurs, qui estimaient qu'elle n'était pas qualifiée pour éventuellement succéder à John McCain, alors âgé de 72 ans.

En sept semaines de campagne, ses gaffes et déclarations maladroites avaient aussi écorné son capital de crédibilité.

Avec son mari Todd Palin, elle a cinq enfants dont le dernier, Trig, est atteint de trisomie 21.

De confession protestante, elle est une farouche adversaire de l'avortement. La grossesse de sa fille Bristol, 18 ans à l'époque, avait été l'un des sujets de la campagne présidentielle.

Photo: AP

Sarah Palin