Le président des États-Unis Barack Obama a plaidé jeudi pour l'adoption de son plan emploi par le Congrès, vantant les bénéfices à en attendre aux habitants de la Caroline du Nord et de la Floride, deux États stratégiques dans la perspective de la présidentielle de 2012.

Dans des entretiens accordés à des télévisions locales de ces deux États riches en votes de Grands Électeurs, qu'il doit remporter de préférence comme en 2008 pour assurer son maintien quatre ans de plus à la Maison-Blanche, M. Obama a fait l'article de ce plan de 447 milliards de dollars qui relancera selon lui l'économie et l'emploi.

«La Floride a été touchée plus durement que la plupart (des autres États) quand la bulle immobilière a éclaté», a affirmé le président à la télévision WESH d'Orlando. Il a assuré que son plan emploi «remettra(it) des ouvriers du bâtiment au travail tout de suite en Floride, pour construire des écoles, des routes et des ports».

À la chaîne WXII de Winston-Salem (Caroline du Nord, Sud-Est), M. Obama a affirmé que son plan, qui prévoit des aides aux États pour éviter des licenciements de fonctionnaires et des investissements dans les infrastructures, constituait la meilleure solution pour lutter contre le chômage qui touche 10,1% de la population active de cet État, un point de plus que la moyenne nationale.

«Il s'agit d'un ensemble de mesures qui ont été soutenues dans le passé par les camps républicain et démocrate. Il est temps pour le Congrès d'agir, et dans les semaines à venir, je vais continuer à faire en sorte qu'il essaie d'aider les gens immédiatement», a ajouté le président, qui a effectué ces dernières semaines de nombreux déplacements hors de Washington pour défendre ce plan.

Mais son financement, entre autres par une hausse des impôts pour les plus aisés, a été accueilli avec hostilité par les républicains qui contrôlent la Chambre des représentants et sans l'accord desquels le plan restera lettre morte.

Plus tôt jeudi, le porte-parole de M. Obama, Jay Carney, s'est dit certain que le Congrès finirait par agir. «J'offrirai un verre à tout le monde ici si d'ici à la fin de l'année, rien ne bouge sur cette proposition de loi», a-t-il dit face à la salle de presse de la Maison-Blanche, qui compte 49 places assises.

Le vice-président Joe Biden a de son côté provoqué une controverse en reconnaissant que les Américains avaient le droit d'être en colère contre l'équipe démocrate à la Maison-Blanche, même si la crise économique a éclaté à la fin de la présidence du républicain George W. Bush.

«À l'heure actuelle, nous sommes aux commandes. La situation s'est améliorée, mais pas suffisamment. Je n'en veux pas (aux Américains) d'être en colère», a-t-il dit au micro de la radio WLRN, basée en Floride.

M. Biden, connu pour ne pas mâcher ses mots, a également affirmé qu'il serait «tout à fait légitime» que les élections de 2012 soient «un référendum sur Obama et Biden, la nature et l'état de l'économie».

Également jeudi, M. Biden a semblé ouvrir la porte à une négociation du plan emploi avec le Congrès, alors que la Maison Blanche a affirmé depuis sa présentation qu'elle souhaitait voir les élus l'adopter dans son ensemble.

Les républicains «sont contre l'ensemble (du plan emploi). Mais nous voulons bien négocier avec eux, s'ils ont une meilleure façon de mettre davantage de policiers dans les rues ou d'améliorer nos infrastructures», a-t-il dit.

«Mais nous ne sommes pas ouverts à l'idée de ne rien faire. Nous ne sommes pas ouverts à l'idée d'un statu quo», a lancé le vice-président.