Un Cubain de 61 ans, dont 33 ans passés dans le couloir de la mort, a été exécuté mercredi à l'aide d'un anesthésiant controversé, mercredi à 19h14 locales en Floride, après le rejet de ses recours par la Cour suprême, a-t-on appris des autorités pénitentiaires.

Manuel Valle, reconnu coupable de la mort d'un policier en 1978, est le 28e ressortissant étranger à être exécuté depuis le rétablissement de la peine de mort aux États-Unis en 1976, selon le Centre d'informations de la peine de mort (DIPC).

Exécuté une semaine après Troy Davis, symbole de la lutte contre la peine capitale, ce Cubain est le 37e détenu à être mis à mort aux États-Unis depuis le début de l'année.

L'Espagne, pays avec lequel Manuel Valle avait des liens familiaux, avait demandé aux États-Unis de suspendre l'exécution. «Nous embrassons cette cause parce que selon notre constitution nous sommes un pays opposé à la peine de mort», avait indiqué à l'AFP le consul général d'Espagne en Floride, Cristina Barrios.

L'avocate du condamné, Suzanne Myers Keffer, avait déposé un recours devant la Cour suprême des Etats-Unis en raison de l'utilisation de l'anesthésiant Pentobarbital, qui, selon des experts, n'anesthésie pas correctement le condamné, le contraignant à une mort douloureuse.

En janvier dernier, le laboratoire danois Lundbeck s'était par ailleurs déclaré fermement opposé à l'utilisation de son anesthésiant Pentobarbital dans les exécutions par injection mortelle aux États-Unis.

L'exécution a été retardée trois heures, le temps pour la Cour suprême des États-Unis d'étudier, et rejeter, les cinq recours déposés par l'avocate pour suspendre l'exécution et reconsidérer le dossier, a-t-on appris auprès de la haute cour.

Les autres recours portaient sur le fait que le Cubain n'avait «jamais bénéficié d'un processus normal de clémence», qu'il avait été placé «dans le couloir de la mort d'une manière arbitraire» et qu'après 33 ans d'incarcération, il avait déjà subi «une punition cruelle et inhabituelle», a déclaré Me Keffer à l'AFP.

«C'est un grand soulagement qu'après 33 ans, justice soit enfin rendue», a déclaré dans un communiqué la famille du policier tué. «Il n'y avait absolument aucun doute sur sa culpabilité car il y avait un témoin oculaire, un policier», ajoute ce texte transmis par les autorités pénitentiaires.

Pour sa part, la famille de Manuel Valle a fait savoir qu'elle réclamerait la dépouille après l'autopsie, réalisée pour tout détenu mort en prison selon la loi en Floride, ont ajouté les autorités pénitentiaires.