Le Sénat américain a approuvé lundi soir un compromis afin d'éviter une paralysie de l'État fédéral, après plusieurs jours de face-à-face tendu entre démocrates et républicains sur la façon de financer l'aide aux victimes de catastrophes naturelles.

Les élus ont adopté par 79 voix contre 12 ce texte, qui doit encore être approuvé par la Chambre des représentants, afin de financer le fonctionnement de l'administration jusqu'au 18 novembre.

La pierre d'achoppement était une disposition adoptée par la Chambre des représentants, où les républicains sont majoritaires, pour financer une enveloppe de 3,65 milliards de dollars en partie par des réductions budgétaires.

Au Sénat, les démocrates qui contrôlent la majorité, avaient accepté le chiffre proposé par les républicains, mais pas les économies budgétaires.

Finalement, le Sénat a adopté une mesure «propre», c'est-à-dire sans aide aux sinistrés pour le reste de l'exercice budgétaire 2011, mais a approuvé 2,65 milliards pour les catastrophes naturelles au titre de l'exercice 2012 qui commence le 1er octobre, le tout sans économies budgétaires.

«Ce compromis devrait satisfaire les républicains (...) Il devrait satisfaire les démocrates. C'est une victoire pour tout le monde», a déclaré le chef de la majorité démocrate du Sénat, Harry Reid, peu avant le vote.

Les élus de la Chambre sont actuellement en congés parlementaires, mais la chambre basse devrait pouvoir en approuver le principe sans faire revenir ses tous ses membres à Washington.

Sans accord au Congrès avant le 1er octobre, les services jugés non essentiels de l'administration devraient fermer leurs portes, entraînant des conséquences néfastes pour l'économie, dont le taux de chômage stagne à 9,1%.

Ce nouveau bras-de-fer était intervenu deux mois seulement après un affrontement entre les adversaires républicains du président Barack Obama et les démocrates sur le relèvement du plafond de la dette obtenu in extremis fin juillet.

Le conflit sur la dette s'était soldé par un abaissement de la note des Etats-Unis par l'agence d'évaluation financière Standard and Poor's. Pour la première fois de leur histoire, les Etats-Unis sont passés de «AAA» à «AA+».

Par ailleurs, en mars dernier déjà, puis à nouveau en avril les élus du Congrès étaient passés à deux doigt d'une paralysie des services gouvernementaux américains («shutdown») lors d'un bras-de-fer sur le budget. Un accord de dernière minute avait débloqué la situation.

Le compromis de lundi s'est dessiné lorsque l'administration a indiqué aux sénateurs que l'agence américaine de gestion des crises (Fema) --chargée notamment de l'aide aux sinistrés de l'ouragan Irène-- aurait assez de fonds, soit 114 milliards de dollars, pour tenir jusqu'à la fin de la semaine et la fin de l'exercice budgétaire.

Le porte-parole de la Maison-Blanche Jay Carney, avait indiqué lundi à la presse que financer le gouvernement fédéral était une «fonction fondamentale du Congrès». «Cela ne devrait pas être si difficile, et l'aide aux victimes de catastrophes naturelles épouvantables ne devrait pas être retenue pour des raisons politiques et idéologiques», a-t-il précisé avant le vote du Sénat.