La Chambre des représentants américaine a infligé un revers aux chefs de la majorité républicaine mercredi soir, en rejetant une loi de finances en raison d'une querelle sur les fonds pour l'aide aux victimes de catastrophes naturelles.

Les élus ont rejeté le texte par 195 voix contre 230, plus de 40 républicains ayant voté contre.

Ce vote oblige ainsi les chefs républicains de la Chambre à revoir leur copie en pleine confrontation avec les démocrates du Sénat sur les questions budgétaires.

Mais il reste encore aux deux chambres à se mettre d'accord avant le 30 septembre sur le financement des opérations de l'État fédéral, faute de quoi une paralysie de certains services non essentiels pourrait intervenir.

Le financement controversé de l'agence américaine de gestion des crises (Fema) a eu raison du texte des chefs républicains qui souhaitaient que l'aide aux victimes de catastrophes récentes -- comme l'ouragan Irène qui a touché la côte Est des États-Unis fin août-- soit financée par des mesures de réductions budgétaires, une méthode rejetée par les démocrates.

Les démocrates ont aussi dénoncé l'insuffisance des fonds que les républicains souhaitaient attribuer à la Fema, un argument auquel n'ont pas été insensibles certains élus conservateurs.

La direction républicaine de la Chambre proposait une loi de finances provisoire d'une durée de six semaines pour l'exercice 2012 qui commence le 1er octobre. Le texte comprenait le déblocage d'un milliard de dollars immédiatement pour les États victimes de catastrophes naturelles récentes et 2,65 milliards pour l'année 2012.

Or, au Sénat, les démocrates ont fait adopter la semaine dernière une enveloppe de 6,9 milliards de dollars pour 2011 et 2012 pour aider les États touchés par les récentes intempéries. Et les élus veulent faire adopter la loi de finances dans un texte distinct.

«Le rejet de ce projet de loi qui détruit des emplois est bipartite», s'est félicité la chef de la minorité démocrate Nancy Pelosi dans un communiqué après le vote, suggérant que les républicains proposent maintenant une loi de finances «propre», c'est-à-dire sans les mesures sur l'aide aux catastrophes, et qu'ils acceptent un vote sur l'enveloppe de 6,9 milliards adoptée au Sénat.

De son côté, Michael Steel, le porte-parole du président de la Chambre John Boehner, a simplement indiqué que les républicains allaient «continuer à travailler à un plan responsable qui puisse être adopté à la Chambre».