Les adversaires républicains de Barack Obama au Congrès sont passés à l'offensive mercredi, accablant la Maison Blanche dans une affaire de prêt d'argent public de 535 millions de dollars à une entreprise de panneaux solaires aujourd'hui en faillite.

«En ces temps de dette record, je me demande si cette administration est qualifiée pour agir comme pourvoyeur de capital-risque», a déclaré Fred Upton, le président de la commission de l'Energie et du Commerce mercredi au cours d'une audition en sous-commission.

L'entreprise californienne, Solyndra, est désormais la cible d'une enquête judiciaire et, sous la houlette de M. Upton, d'une enquête parlementaire depuis février 2011.

L'affaire a pris davantage d'ampleur après l'annonce le 31 août dernier par Solyndra de sa faillite, suivie d'une perquisition du FBI le 8 septembre.

«Nous avons ouvert cette enquête pour apporter un éclairage sur un programme (de prêts gouvernementaux) enveloppé de secret et d'incertitudes», a ajouté M. Upton mercredi en questionnant des responsables l'administration Obama dont un représentant du département de l'Energie.

Au cours de l'enquête parlementaire, les républicains ont obtenu des documents qui montrent, selon eux, que l'administration était au courant des problèmes financiers de la Solyndra lorsque ses garanties ont été examinées.

Un courriel d'un responsable de l'administration cité mercredi par le représentant Cliff Stearns qui préside la sous-commission précise: «Nous avons dû effectuer des approbations précipitées (de prêts) par deux occasions».

Le Washington Post indique dans son édition de mercredi que des responsables de l'administration Obama avaient agi en coulisses pour que ces prêts soient acquis lors de la pose de la première pierre d'une usine de l'entreprise Solyndra en septembre 2009 par le vice-président Joe Biden.

La Maison-Blanche s'est défendue mercredi d'avoir fait pression pour hâter l'attribution du prêt. Le porte-parole de la Maison Blanche a affirmé mercredi matin que des documents récupérés dans l'enquête sous forme de messages internes à l'administration montrent que la Maison Blanche cherchait à s'informer sur le prêt pour organiser le programme de M. Biden.

«Ce qui ressort clairement des messages, c'est qu'il était urgent de prendre une décision sur une question d'emploi du temps», a ajouté M. Carney.

«Il n'y a aucune preuve du contraire. (Ces contacts) n'avaient rien à voir avec quoi que ce soit d'autre que le besoin d'obtenir une réponse sur une question d'agenda», a-t-il insisté.

Des critiques de l'administration Obama affirment que Solyndra illustre l'échec de la politique de développement d'emplois verts du président. Barack Obama s'était lui-même rendu à Solyndra en mai 2010.

Après sa faillite, Solyndra a fermé ses portes et licencié 1000 employés, sans avoir remboursé les 535 millions de dollars de prêt que lui avait attribué le gouvernement pour développer ses activités.

Les responsables de Solyndra ont accepté de répondre aux questions des élus au cours d'une audition publique qui aura lieu la semaine prochaine, a indiqué la commission mercredi.