Un des candidats à la nomination républicaine pour la présidentielle américaine de 2012, Jon Huntsman, a mis en garde ses rivaux conservateurs contre le «grave problème» que pouvait constituer un rejet par leur parti des théories scientifiques.

«Je pense qu'il y a un grave problème à partir du moment où le parti républicain devient le parti de l'antiscience», a jugé l'ancien ambassadeur des États-Unis en Chine, nommé par le président Barack Obama, dans un entretien qui doit être diffusé dimanche par la chaîne de télévision ABC.

Jeudi, un autre candidat à la nomination républicaine et actuel chouchou des sondages, Rick Perry, avait expliqué à un jeune garçon, lors d'un déplacement dans le New Hampshire, que la théorie de l'évolution «était une théorie parmi d'autres. Elle a beaucoup de failles. Au Texas (dont Rick Perry est le gouverneur), on enseigne à la fois le créationnisme et la théorie de l'évolution, parce que je pense qu'un garçon intelligent comme toi est capable de savoir quelle théorie est la vraie».

L'échange illustre l'enthousiasme aux États-Unis pour le créationnisme, en particulier chez les conservateurs et les ultra-conservateurs du «Tea Party».

Jon Huntsman s'était immédiatement moqué de lui en affirmant publiquement sur Twitter: «je crois à la théorie de l'évolution et je fais confiance aux chercheurs sur le réchauffement climatique. Traitez-moi de fou».

L'ancien gouverneur de l'Utah rencontre peu de succès dans sa campagne, qu'il mène plutôt au centre. Un sondage publié cette semaine par l'institut Rasmussen lui attribue 1% des intentions de vote, contre 29% pour Rick Perry. Mais plus de 4000 personnes se sont mises à le suivre à la suite de cette déclaration.

M. Huntsman a assuré à la chaîne ABC que si les républicains optaient pour une position «allant à l'encontre de ce que disent 98% des spécialistes du climat», ils allaient «se retrouver du mauvais côté de la science et du coup dans une position d'échec».