L'ultra conservateur Rick Perry, gouverneur du Texas, a annoncé samedi son entrée dans la course pour la présidentielle américaine de 2012 et en a profité pour éreinter le président Barack Obama, responsable à ses yeux d'une «catastrophe économique».

«Il est temps que l'Amérique fonctionne à nouveau, et c'est pourquoi, avec le soutien de ma famille et une foi inébranlable dans les vertus de l'Amérique, je déclare aujourd'hui devant vous que je suis candidat à la présidence des États-Unis», a déclaré M. Perry au cours d'un discours à Charleston, en Caroline du Sud, devant des centaines de partisans, une heure après avoir déjà annoncé sa candidature sur son site internet.

«Nous ne pouvons pas endurer quatre ans supplémentaires de direction sans gouvernail», a-t-il dit. «Nous ne pouvons pas, et ne devons pas endurer quatre ans de plus de hausse du chômage, de hausse des impôts, de hausse de la dette, de hausse de notre dépendance énergétique envers des pays qui nous veulent du mal», a-t-il martelé.

Pour M. Perry, il faut envoyer «une lettre de licenciement» aux occupants actuels de la Maison-Blanche, qui ont «prolongé nos souffrances nationales au lieu de les alléger».

Dans son message sur son site internet, cet ancien pilote de l'armée de l'Air de 61 ans, qui a succédé à George W. Bush à la tête du Texas en 2000, s'en prend également à «la pagaille incohérente qui passe pour être notre politique étrangère» et promet à ses électeurs: «je travaillerai tous les jours pour que Washington ait aussi peu d'incidence sur vos vies que possible».

L'annonce de sa candidature coïncide avec l'organisation samedi dans l'Iowa d'un vote-test entre certains de ses rivaux républicains, un scrutin a priori sans grand enjeu, que la représentante Michele Bachmann, égérie des ultras conservateurs du tea party, a remporté avec 28,5% des voix, devant Ron Paul, farouche partisan de l'isolationnisme américain, suivi de Tim Pawlenty, l'ancien gouverneur du Minnesota.

Sa présence dans la course pourrait en tout cas profondément rebattre les cartes entre les adversaires de Barack Obama, et menacer Mitt Romney, jusqu'ici le favori des sondages côté républicain.

«Il mérite d'être considéré comme un candidat de premier plan. Il s'installe immédiatement dans le peloton de tête», a souligné Matt Dickinson, professeur de science politique au Middleburg College dans le Vermont interrogé par l'AFP avant le discours de M. Perry, pour qui son point fort est de venir d'un État qui a «créé des emplois pendant la récession».

Rick Perry espère pouvoir jouer sur l'alliance de ses positions socialement conservatrices et de ce que ses partisans appellent le «miracle texan» en matière d'économie.

Car si Mitt Romney, ancien gouverneur du Massachusetts et investisseur multimillionnaire, peut se targuer de son expérience et de sa réussite dans le secteur privé, il manque de soutien chez les républicains purs et durs qui s'opposent à sa vision jugée trop à gauche du système de santé et du réchauffement climatique.

Conscient du danger politique potentiel posé par Rick Perry, le principal stratège de campagne de Barack Obama, David Axelrod, s'en était pris à lui vendredi sur la chaîne ABC, minimisant ses mérites en matière économique.

«Il y a une raison spécifique pour laquelle le Texas réussit aussi bien: le secteur pétrolier marche très bien depuis plusieurs années, et l'armée s'est aussi développée à cause des défis auxquels nous faisons face à l'étranger», a-t-il souligné.