Le soldat américain soupçonné d'avoir projeté un attentat dans un restaurant des environs de la base militaire de Fort Hood (Texas) avait réuni le matériel nécessaire pour construire une bombe, a affirmé jeudi un agent du FBI devant la justice.

Naser Abdo, âgé de 21 ans, avait à sa disposition de la poudre et des minuteries, notamment.

«Il a dit qu'il avait l'intention de lancer une attaque d'envergure dans la zone de Killeen», où se trouve la base militaire de Fort Hood, a indiqué l'agent spécial Michael Brogan devant une cour de Waco (Texas, sud des États-Unis).

À l'issue de l'audience, le juge fédéral Jeffrey Manske a renvoyé le jeune homme d'origine palestinienne en prison sans possibilité de libération sous caution et a transmis son dossier au grand jury (chambre d'accusation).

M. Brogan, expert en engins explosifs, a dit que le matériel trouvé dans le sac à dos d'Abdo et dans sa chambre d'hôtel à Killeen ressemblait à des engins artisanaux qu'il avait vus en Irak.

Abdo, qui risque par ailleurs la cour martiale pour possession de pornographie infantile, a reconnu dans une conversation avec le FBI qu'il comptait construire deux bombes dans sa chambre d'hôtel et les faire exploser dans un restaurant fréquenté par des soldats de la base de Fort Hood, selon un procès-verbal communiqué par le ministère de la Justice.

Outre le matériel destiné à fabriquer des bombes, on a retrouvé dans sa chambre un revolver, des munitions et un article du magazine «Inspire», publié par Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa), intitulé Comment fabriquer une bombe dans la cuisine de sa mère.

Incorporé à la 101e Division aéroportée de Fort Campbell au Kentucky, Abdo avait cherché à obtenir le statut d'objecteur de conscience pour éviter d'aller en Afghanistan, déclarant qu'il ne pouvait combattre ses coreligionnaires musulmans.

Il a obtenu ce statut en mai, mais a été ensuite accusé de possession de pornographie infantile dans un ordinateur. Il a quitté Fort Campbell sans autorisation début juillet et allait être bientôt déclaré déserteur quand il a été arrêté.

Cette affaire intervient un peu moins de deux ans après qu'un psychiatre de l'armée eut, le 5 novembre 2009, ouvert le feu à la base de Fort Hood et tué 13 personnes.