Le président de la commission du Commerce au Sénat américain a déclaré mercredi qu'une enquête portant sur les activités du groupe de presse de Rupert Murdoch aux Etats-Unis mettrait en évidence des «affaires criminelles».

Jay Rockefeller avait demandé mardi qu'une enquête soit ouverte pour déterminer si le groupe de presse de Rupert Murdoch, à l'origine du scandale des écoutes au Royaume-Uni, avait eu recours à de telles pratiques aux États-Unis.

Le sénateur a indiqué mercredi à des journalistes que son «intuition» est que «nous allons découvrir des affaires criminelles».

Interrogé pour savoir s'il pouvait s'agir selon lui d'écoutes téléphoniques, M. Rockefeller a répondu «oui».

Le sénateur, qui préside la commission du Commerce, des Sciences et des Transports, a aussi indiqué qu'il «pourrait» ordonner une enquête dans ce cadre. «Cela sera une affaire énorme», a-t-il dit.

M. Rockefeller a appelé mardi dans un communiqué l'administration américaine à enquêter sur de possibles écoutes visant des citoyens américains et il a mis en garde contre des conséquences «graves».

«Je suis inquiet à l'idée que le scandale des écoutes pratiquées à Londres par News Corp., le groupe de presse de Rupert Murdoch, ait pu toucher les victimes du 11 Septembre 2001 ou d'autres Américains. Si c'est le cas, les conséquences seront graves», a déclaré M. Rockefeller, un élu démocrate.

Le scandale d'écoutes téléphoniques pratiquées par des journalistes du groupe, qui secoue l'empire des médias News Corporation en Grande-Bretagne et a débouché sur la fermeture soudaine du tabloïde dominical News of the World, est suivi de près aux États-Unis.

De son côté, le porte-parole de la Maison-Blanche, Jay Carney, a indiqué mercredi lors d'un point presse que la question n'était «pas à l'ordre du jour» à la présidence américaine.

«Tout le monde lit les journaux. Nous sommes bien sûr au courant, mais nous avons d'autres dossiers à traiter», a-t-il ajouté.

M. Rockefeller et sa collègue démocrate Barbara Boxer ont écrit au ministre américain de la Justice, Eric Holder et la patronne du régulateur boursier américain, la Securities and Exchange Commission (SEC), pour leur demander d'enquêter sur d'éventuelles infractions à la loi américaine.

«Les accusations dans la presse contre News Corporation sont très graves», écrivent-ils. «Il est important de s'assurer qu'aucune loi américaine n'a été violée et qu'aucun citoyen américain n'est victime», écrivent les élus.

Parallèlement, les sénateurs démocrates Robert Menendez et Frank Lautenberg ont également écrit séparément à M. Holder pour lui demander une enquête.

Le ministère de la Justice a refusé de commenter l'affaire mercredi.

Aux États-Unis, le groupe News Corporation possède la chaîne de télévision Fox, le Wall Street Journal ou encore le New York Post

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