Des hommes en robes de mariées, des pancartes «Veux-tu m'épouser?»: au milieu des gratte-ciel de Manhattan, des milliers de personnes ont célébré dimanche la légalisation du mariage homosexuel dans l'État de New York, à l'occasion de la traditionnelle Marche des fiertés.

La «Loi sur l'égalité du mariage», qui stipule qu'un mariage est valide que «les parties soient de même sexe ou non», a été promulguée vendredi soir, faisant de cet État le sixième à légaliser ces unions aux États-Unis.

Mais l'entrée en vigueur du texte a ici une signification particulière, étant donné la puissance et l'influence de New York, un des phares culturels et économiques de la planète.

La présence dans le défilé de l'homme qui a permis l'adoption historique de la loi, le gouverneur démocrate de l'État Andrew Cuomo, a été acclamée par les participants.

«Merci gouverneur Cuomo, promesse tenue!», pouvait-on lire sur de nombreuses pancartes brandies au milieu des drapeaux arc-en-ciel, emblèmes de la communauté lesbienne, gay, bisexuelle et transgenre.

M. Cuomo, 53 ans, à qui le New York Times et le Washington Post consacraient des articles suggérant qu'un candidat pour la présidentielle 2016 aux États-Unis était peut-être né ce week-end, était accompagné de sa fiancée, une présentatrice vedette de la télévision américaine, Sandra Lee, et du maire républicain de New York Michael Bloomberg.

«Je suis heureuse! Je suis tellement heureuse que la loi ait été votée, c'est un jour incroyable!», s'est enthousiasmée Amanda Pears, une patronne de 44 ans, installée en première ligne du défilé sur une grande moto, parmi les «Dykes on bike» («Les lesbiennes en moto»).

D'autres participants se prenaient à rêver que l'adoption de la loi dans l'État de New York incite le président Barack Obama à faire plus pour le mariage homosexuel au niveau fédéral.

«Je crois qu'il aura davantage les coudées franches pour le faire lors de son deuxième mandat», s'il est réélu, a estimé Paul Weidner, 77 ans, un directeur de théâtre participant au défilé. «C'est typique de la politique américaine: au deuxième mandat, on peut toujours faire plus».

Le président américain était venu jeudi à New York pour soutenir les droits des homosexuels.

«Je crois que les homosexuels ont les même droits légaux que les autres couples dans ce pays», avait lancé Barack Obama, qui n'est pas allé jusqu'à soutenir ouvertement le mariage homosexuel, un pas qu'il n'a jamais franchi même s'il milite pour l'égalité des droits et la disparition des discriminations.

Partie de la Ve avenue, la Marche des fiertés homosexuelles devait rejoindre Greenwich Village. C'est dans ce quartier du sud-ouest de Manhattan qu'est partie le mouvement d'émancipation gay, au bar «Stonewall Inn», en juin 1969, où la résistance aux raids de la police contre les homosexuels dura cinq nuits et prit une tournure parfois violente.