Les aspirants candidats républicains ont critiqué la gestion de l'économie par le président Barack Obama lundi soir lors de leur premier grand débat de campagne, s'emparant d'un sujet qui, espèrent-ils, leur ouvrira la voie vers la Maison-Blanche.

De façon générale, les républicains qui participaient au débat télévisé se sont gardés de se critiquer mutuellement, et même leurs différences pourtant évidentes se sont exprimées en des termes voilés.

Les sept candidats déclarés à l'investiture républicaine se sont plutôt ligués contre Barack Obama, qui reste populaire dans l'opinion publique mais qui pourrait être vulnérable dans la course électorale compte tenu de la stagnation de l'économie et du taux de chômage élevé.

Le président Obama se trouvait à des milliers de kilomètres de là, promettant de poursuivre ses efforts pour créer des emplois, alors que les républicains débattaient en direct du New Hampshire, qui organisera la première élection primaire de 2012.

La représentante Michele Bachmann, invitée en tant que candidate non déclarée, s'est servi de l'occasion pour annoncer qu'elle avait rempli plus tôt dans la journée les documents nécessaires à son entrée dans la course, devenant ainsi la première femme à se porter candidate à l'investiture républicaine.

Mme Bachmann, qui critique sans réserve le président Obama, est populaire auprès des partisans du Tea Party à tendance libertarienne et des conservateurs sociaux, ce qui en fait une menace crédible pour les autres candidats qui courtisent le noyau dur du Parti républicain.

Mitt Romney, perçu comme le favori de la course, a affronté ses rivaux pour la première fois dans un débat, après avoir annoncé sa candidature plus tôt ce mois-ci.

L'ancien gouverneur du Massachusetts avait pour principal défi de tenter de convaincre la frange conservatrice du parti qui le considère comme trop modéré, en particulier à cause du programme de santé mis en place dans son État, qui a servi de modèle à la réforme de la santé du président Obama, que plusieurs républicains désapprouvent.

Des sondages récents montrent que Mitt Romney est le républicain le plus susceptible de battre Barack Obama à l'élection de novembre 2012, mais on ne sait pas encore quelles sont ses chances de remporter la nomination républicaine face à l'aile la plus conservatrice du parti.

M. Romney a mis de l'avant son expérience d'homme d'affaires depuis 25 ans comme preuve qu'il peut sortir le pays d'une récession persistante.

Ses rivaux ont quant à eux axé leurs attaques sur la gestion de l'économie par le président Obama.

«Quand 14 millions d'Américains n'ont pas de travail, nous avons besoin d'un nouveau président pour mettre fin à la dépression Obama», a dit l'ancien président de la Chambre des représentants Newt Gingrich, qui a été le premier des candidats à critiquer les politiques économiques de Barack Obama.

L'ancien sénateur de la Pennsylvanie Rick Santorum a accusé M. Obama de mener des «politiques oppressantes» qui nuisent à l'économie.

Tim Pawlenty, ancien gouverneur du Minnesota, à quant à lui qualifié le président de «décliniste» qui considère les États-Unis comme un pays parmi d'autres, et non comme un pays à part.

«Si le Brésil peut avoir une croissance de 5%, si la Chine peut avoir une croissance de 5%, alors les États-Unis peuvent avoir une croissance de 5%», a-t-il lancé, ignorant les critiques de ceux qui estiment que ses projections économiques sont irréalistes.

L'homme d'affaires Herman Cain, un nouveau venu en politique, a appelé à l'élimination de l'impôt sur les gains en capital afin de stimuler la création d'emplois.

Le représentant Ron Paul, à tendance libertarienne, a déclaré: «Tant et aussi longtemps que nous maintiendrons un programme qui affaiblit délibérément notre monnaie, nos emplois s'en iront à l'étranger. Et c'est ce qui est en train de se passer.»

Newt Gingrich, Michele Bachmann, Mitt Romney et Tim Pawlenty ont tous promis de tenter de faire abroger la réforme de la santé que le président Obama a réussi à faire approuver par le Congrès l'année dernière.

Michele Bachmann s'est attirée des applaudissements nourris de l'audience quand elle a prédit que Barack Obama ne parviendrait pas à se faire réélire. Il est «le président d'un seul mandat», a-t-elle lancé.