Le président Barack Obama et la chancelière Angela Merkel ont affiché leur bonne entente mardi et minimisé les points de friction entre Berlin et Washington au cours d'une visite officielle de la dirigeante allemande à la Maison-Blanche.

Se donnant de l'«Angela» et du «Barack», se qualifiant «d'amis personnels», le premier président noir des États-Unis et la première femme à diriger le gouvernement fédéral allemand ont chacun souligné sur le ton de la plaisanterie qu'ils ne ressemblaient pas physiquement à leurs prédécesseurs mais que l'alliance entre leurs pays était plus forte que jamais.

«L'Allemagne, au coeur de l'Europe, est l'un de nos alliés les plus solides, et la chancelière Merkel est l'un de mes partenaires les plus proches dans le monde», a affirmé M. Obama dans une allocution de bienvenue, au cours d'une cérémonie d'arrivée en grande pompe, avec défilé militaire et 19 coups de canon.

Les deux dirigeants, qui se voyaient pour la 10e fois depuis le début du mandat de M. Obama en janvier 2009, se sont entretenus pendant plus d'une heure dans le Bureau ovale, évoquant en particulier la crise de la dette grecque et la situation en Libye.

Selon les médias allemands, l'abstention de l'Allemagne en mars lors du vote du Conseil de sécurité des Nations unies ouvrant la voie à une intervention en Libye a fait grincer quelques dents à Washington.

M. Obama n'a pas directement évoqué ce sujet lors de la conférence de presse commune avec Mme Merkel, se contentant de remarquer que le renforcement de la contribution allemande aux forces de l'OTAN en Afghanistan avait permis de dégager davantage de ressources dans l'opération contre le régime du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi.

«La chancelière et moi-même avons été très clairs. Kadhafi doit quitter le pouvoir et le rendre aux Libyens, et la pression ne fera que s'intensifier jusqu'à ce qu'il le fasse», a déclaré M. Obama.

«Notre partenariat, notre amitié, repose sur une base très large. Parfois, il peut y avoir des divergences d'opinion (...) ce qui est important, c'est que nous souhaitions le succès de l'autre», a affirmé Mme Merkel.

Sur la dette grecque, M. Obama s'est dit persuadé que l'Union européenne était capable de surmonter la crise. Mais il a aussi promis la solidarité des Etats-Unis face à un dossier «difficile» en soulignant l'importance d'éviter de voir ce problème «faire peser (un) risque sur la reprise économique mondiale».

Arrivée lundi soir dans la capitale américaine, Angela Merkel doit repartir dès mardi soir. Elle est accompagnée de cinq ministres, dont le vice-chancelier et ministre de l'Economie Philipp Rosler et le ministre des Affaires étrangères Guido Westerwelle.

Selon la Maison Blanche, il s'agit de la première visite officielle, événement riche en décorum et en faste, d'un haut dirigeant allemand dans la résidence exécutive américaine depuis 1995, quand Helmut Kohl avait été accueilli par Bill Clinton.

M. Obama doit remettre en personne à Mme Merkel la plus haute décoration civile américaine, la «Presidential medal of freedom», attribuée «à des individus ayant contribué à la sécurité ou aux intérêts nationaux des États-Unis».

Le point d'orgue de la visite devrait être le dîner d'État mardi soir, organisé dans le cadre intime de la roseraie de la Maison Blanche, où l'animation musicale sera confiée en particulier au chanteur James Taylor.

Selon la présidence, les invités dégusteront une salade composée aux légumes du potager de la Maison-Blanche, un tartare de thon et un filet de boeuf. Le dessert sera une déclinaison de la recette allemande de l'Apfelstrudel, un gâteau aux pommes.