L'administration américaine pourrait bientôt autoriser les détenus de la prison de Guantanamo, à Cuba, à recevoir la visite de membres de leur famille, rapporte le Washington Post jeudi.

Cette mesure, si elle était effectivement appliquée, marquerait «une étape sans précédent pour tenter d'atténuer l'isolement de détenus dont certains se trouvent dans le complexe américain depuis près de 10 ans», estime le quotidien, qui s'appuie sur des sources anonymes au Congrès.

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) «mène des discussions approfondies avec le Pentagone autour de ce programme de visites», souligne le Washington Post.

Le CICR est déjà présent à Guantanamo pour surveiller les conditions d'incarcération des détenus. Il a notamment contribué à mettre en place un système de vidéoconférence entre les détenus et leur famille.

Les sources du Washington Post préviennent toutefois que les prisonniers les plus importants parmi les 172 encore détenus sur la base américaine, tel le cerveau auto-revendiqué du 11-Septembre Khaled Cheikh Mohamed, «ne seront certainement pas autorisés à recevoir des visites de proches».

Également à Guantanamo se trouvent le numéro trois d'Al-Qaïda, arrêté en 2005, Abou Faraj Al-Libbi ou encore Ali Hamza Ahmad al-Bahloul, condamné pour avoir été le propagandiste du chef du réseau islamiste.

Plus de la moitié des détenus restant à Guantanamo ont été déclarés libérables par l'administration Obama mais ne peuvent pas sortir parce que les États-Unis ne veulent pas les transférer vers des pays n'offrant pas suffisamment de garanties ou faute de trouver un pays tiers acceptant de les accueillir.

Une cinquantaine de détenus jugés trop dangereux doivent rester enfermés sans procès, et les autres doivent être traduits devant la justice.