L'affiche du prochain dîner des correspondants de la Maison Blanche a gagné en piquant lundi avec la révélation de l'invitation de Donald Trump, qui met en doute le fait que Barack Obama soit né aux États-Unis et ait donc le droit d'occuper la fonction présidentielle.

Lundi, une source proche des organisateurs a indiqué à l'AFP que M. Trump, flamboyant magnat de l'immobilier, avait été invité par le Washington Post au dîner de gala, prévu samedi dans un grand hôtel de la capitale fédérale américaine, et lors duquel M. Obama doit prononcer un discours.

La porte-parole du journal, Jennifer Lee, a refusé de confirmer cette information.

M. Trump s'est récemment lancé en politique et a laissé entendre qu'il briguerait l'investiture républicaine. Il dit douter que M. Obama soit bien né aux États-Unis.

Seuls les personnes nées sur le territoire américain ont le droit d'être élues au poste de président. M. Trump capitalise sur une croyance très répandue chez les adversaires de M. Obama.

Selon un sondage réalisé début 2010 auprès de 2000 républicains, 36% d'entre eux se disaient convaincus que le premier président noir des États-Unis n'était pas né sur le territoire national. Malgré les preuves, notamment la publication de l'acte de naissance de M. Obama, la polémique s'est poursuivie.

La tradition veut que le président en exercice assiste au dîner organisé par l'association des correspondants à la Maison Blanche (WHCA), grand rendez-vous mondain de Washington, et y prononce un discours empreint d'autodérision mais aussi de piques à ses adversaires.

En 2010, M. Obama avait ainsi affirmé que lui et le sénateur républicain du Massachusetts (nord-est) récemment élu, Scott Brown, n'avaient «rien à cacher», une allusion au fait que M. Brown avait posé dans sa jeunesse pour des photos dénudées.

Et en 2009, le président avait salué en John Boehner, le chef de la minorité républicaine à la Chambre - depuis devenu président de cette assemblée -, un «homme de couleur» comme lui. M. Boehner est connu pour son bronzage mordoré.