Barack Obama a annoncé officiellement lundi sa candidature à un second mandat de quatre ans à la Maison Blanche, mettant le cap sur la présidentielle de novembre 2012 qu'il espère remporter à la faveur du redressement de l'économie américaine.

«Aujourd'hui, nous déposons les documents pour lancer notre campagne 2012», a annoncé M. Obama dans une vidéo transmise par courriel à ses partisans.

Barack Obama est entré dans l'histoire en novembre 2008 en devenant le premier Noir élu à la présidence des États-Unis. Mais les événements ne l'ont pas épargné depuis son entrée à la Maison-Blanche en janvier 2009: crise bancaire et automobile, réforme difficile de l'assurance maladie, guerre en Afghanistan puis tout récemment en Libye.

À mesure que sa popularité plongeait, M. Obama a dû se résoudre à voir ses adversaires républicains remporter l'élection législative de décembre dernier. Mais les derniers chiffres économiques annoncés vendredi, avec un taux de chômage revenu à son plus bas niveau depuis deux ans, peuvent lui donner bon espoir de l'emporter dans un an et demi.

Sans attendre, Barack Obama a appelé lundi ses partisans à commencer à se mobiliser pour 2012, «bien avant que vienne pour moi l'heure de me lancer vraiment dans la campagne», a-t-il dit.

«J'aurai besoin de vous pour établir notre plan et créer une campagne qui aille plus loin, soit plus concentrée et plus innovante que tout ce que nous avons bâti jusque là», poursuit M. Obama, dont la campagne pour le scrutin de 2008 avait été considérée comme particulièrement innovante, s'appuyant notamment sur internet et les réseaux sociaux pour mobiliser de nombreux volontaires.

Revenant sur ses deux années de présidence, M. Obama a reconnu qu'engager «un changement durable ne serait ni rapide ni facile», un aveu en direction de l'aile gauche de son parti qui lui reproche de n'avoir pas suffisamment transformé le pays.

Assurant que son administration et ses partisans «se battent pour protéger les progrès enregistrés, et en réaliser d'avantage», M. Obama a souligné que ce serait sa dernière campagne «en tout cas comme candidat»: la Constitution américaine limite à deux le nombre de mandats présidentiels.

Sauf coup de théâtre, aucun adversaire de taille ne devrait contester à M. Obama, qui aura 50 ans l'été prochain, l'investiture démocrate à la convention présidentielle de Charlotte (Caroline du Nord, sud-est) début septembre 2012. En revanche, l'incertitude règne sur le nom de son futur adversaire républicain.

Un seul responsable s'est formellement déclaré intéressé, l'ancien gouverneur du Minnesota (nord) Tim Pawlenty. L'ex-président de la Chambre, Newt Gingrich, y réfléchit tandis que l'ancien gouverneur du Massachusetts (nord-est) Mitt Romney, candidat malheureux face à M. McCain en 2008, semble décidé à concourir.

C'est à Chicago, comme en 2007-2008, que M. Obama va installer le quartier général de sa campagne plutôt qu'à Washington, une façon de retrouver le contact avec les militants de base du parti démocrate, dont les contributions et le volontariat avaient constitué le fait marquant des primaires de 2008.

Plusieurs «poids lourds» de l'équipe qui avait mené M. Obama aux marches du pouvoir ont récemment quitté la Maison Blanche pour rejoindre la structure de Chicago, dont le stratège David Axelrod et Jim Messina, qui devrait diriger une campagne ambitionnant de rassembler entre 750 millions et un milliard de dollars de contributions.

Quant à la cote de confiance du candidat sortant, elle reste relativement stable, entre 45 et 48% selon les enquêtes.