Les républicains et les démocrates se sont affrontés de plus belle à Washington dans le dossier des dépenses, dimanche, tandis qu'une cessation des activités de l'administration américaine paraît inévitable d'ici moins de deux semaines.    

Des membres influents des deux partis se sont rendus sur les principaux plateaux d'émissions de télévision dimanche matin, affirmant tous vouloir trouver une solution consensuelle quant à la façon de financer l'administration américaine jusqu'à la fin de l'année fiscale en cours. S'ils échouent, l'interruption des activités du gouvernement fédéral serait la première à survenir en 15 ans. Les chances d'arriver à un compromis semblent toutefois minces.

Le président américain Barack Obama avait soutenu être prêt à faire davantage de coupes dans les dépenses incluses dans sa première proposition aux républicains. Ses hommes suggéraient néanmoins le contraire, dimanche, jetant les bases d'une atmosphère conflictuelle au Congrès pour les prochains jours.

Un démocrate de l'Illinois, Dick Durbin, a affirmé que le parti avait déjà atteint ses limites en offrant plus de 10 milliards $ US de réductions dans les niveaux de dépenses discrétionnaires actuelles. Retrancher une somme plus importante nuirait à la reprise économique naissante du pays, a-t-il déclaré lors de son passage sur un plateau télévisé de la chaîne américaine Fox.

Selon lui, couper davantage dans les dépenses mènerait à une réduction du nombre d'enfants dans les écoles, au freinage de l'innovation des petites entreprises créatrices d'emplois et à l'arrêt des investissements dans les infrastructures.

Un représentant républicain du Texas, Jeb Hensarling, estime pour sa part que Washington doit cesser de dépenser l'argent qu'il n'a pas.

La semaine dernière, M. Obama avait déjà évité un arrêt des activités de l'administration américaine en signant une mesure finançant le gouvernement jusqu'au 18 mars.

Le Parti républicain a proposé de couper environ 62 milliards $ US des niveaux de dépenses discrétionnaires actuelles. Le Parti démocrate a pour sa part suggéré de retrancher environ 50 milliards $ US des propositions budgétaires présidentielles pour 2011, qui n'ont toujours pas été approuvées.

Les démocrates ont accusé les républicains de ne pas être sérieux dans leurs mesures pour réduire les dépenses, alors qu'ils n'ont pas ciblé les sommes affectées à la défense. Le Parti démocrate estime que les dépenses des secteurs autres que la défense représentent une petite partie seulement du budget fédéral.

«Le rééquilibre budgétaire ne sera pas atteint en coupant seulement 12 pour cent du budget», a affirmé M. Durbin.

Les républicains estiment pour leur part que les démocrates ne cherchent pas véritablement à s'entendre sur un compromis.

Ils ont dénoncé le départ du vice-président Joe Biden, dimanche, pour un voyage de cinq jours qui le mènera en Finlande, en Russie et en Moldavie. M. Biden, un sénateur de longue date respecté par les deux partis, a été désigné par la Maison-Blanche pour négocier l'accord sur les dépenses.

«Où est le président? Où est le leadership?», a lancé Mitch McConnell, le leader de la minorité républicaine au Sénat, lors de son passage sur un plateau télévisé de la chaîne CBS.