L'université Harvard, l'une des plus prestigieuses des Etats-Unis, va à nouveau accueillir l'armée sur son campus après plus de 40 ans d'interruption, une décision notamment motivée par la fin de la discrimination contre les homosexuels dans l'armée.

L'armée proposera donc à nouveau son programme de formation des officiers de réserve, connu sous le sigle ROTC (Reserve Officers' Training Corps), selon l'accord que doivent signer vendredi la présidente de l'université, Drew Faust, et le secrétaire à la Marine, Ray Mabus.

La relation sera pleinement reconstituée après la fin officielle de la discrimination anti-homosexuels dans l'armée, suite à la révocation de la loi «Don't ask, don't tell» («Ne rien demander, ne rien dire»), qui devrait entrer en vigueur cet été à la suite d'un vote du Congrès fin décembre.

«La restauration de notre relation affirme le rôle vital joué par les membres de nos forces armées pour servir la nation et garantir notre liberté, tout en affirmant que l'intégration et l'ouverture sont de puissants idéaux américains», a déclaré Drew Faust dans un communiqué diffusé jeudi.

Le secrétaire à la Marine s'est félicité du retour du programme à Harvard, «bon pour l'université, bon pour l'armée et bon pour le pays».

L'armée était bannie du campus depuis 1969, quand la vague de manifestations étudiantes contre la guerre du Vietnam a atteint son pic.

Les étudiants pouvaient toutefois s'inscrire au programme ROTC dans l'université voisine du Massachusetts Institute of Technology (MIT), ce qui leur permettait de suivre des cours en vue de devenir officier.

Mais en 1995, après l'entrée en vigueur de la loi «Don't ask, don't tell» sous la présidence de Bill Clinton, Harvard a arrêté de cofinancer le programme du MIT et l'armée ne disposait plus d'aucun accès aux étudiants d'Harvard.

Depuis le retrait de la loi, les universités Yale (Connecticut) et Columbia (New York) envisagent aussi de réinviter l'armée sur leurs campus.