Les responsables du Pentagone ont promis une «tolérance zéro» à l'encontre des auteurs d'agressions sexuelles au sein de l'armée américaine, accusée par des militaires d'avoir négligé le problème.

Le secrétaire à la Défense Robert Gates et le plus haut-gradé de l'armée américaine, l'amiral Mike Mullen, se sont exprimés mercredi sur la question alors que 16 militaires, dont certains retirés du service, ont engagé une action en justice devant un tribunal fédéral.

«J'ai une tolérance zéro pour les agressions sexuelles», a déclaré M. Gates lors d'une audition devant la commission des forces armées de la Chambre des représentants. Pour l'amiral Mullen, le problème des agressions sexuelles dans l'armée est «inacceptable».

«Il y a encore suffisamment d'informations sur des cas (d'agressions sexuelles, ndlr) qui nous remontent d'Irak et particulièrement d'Afghanistan pour être inquiets», a-t-il reconnu devant les parlementaires.

Les plaignants disent avoir été «violés, agressés sexuellement et harcelés alors qu'ils servaient la nation en tant que membre des forces armées» et accusent le Pentagone de ne pas les avoir protégés.

La plainte vise nommément le secrétaire à la Défense et son prédécesseur Donald Rumsfeld et considère que le Pentagone n'a pas mené d'enquête sur ces agressions ni poursuivi leurs auteurs, dont certains ont par la suite été promus.

Ils affirment dans leur plainte avoir été la cible de représailles, avoir été encouragés à ne pas déposer plainte et à se taire.

Au cours de l'audition, M. Gates a affirmé que le Pentagone avait pris la mesure du problème et dépensé deux millions de dollars ces deux dernières années pour améliorer le traitement de ces affaires. Des avocats chargés des parties civiles ont été déployés dans chaque base américaine dans le monde, a-t-il précisé.

Selon une étude du Pentagone, citée par le représentant démocrate Niki Tsongas, 3000 agressions sexuelles ont été recensées en 2009 mais cela ne correspondrait qu'à 10% du nombre d'agressions sexuelles commises au sein de l'armée qui compte 2,3 millions de personnes.