Une cour d'appel américaine a annulé mardi la décision de libérer un prisonnier de Guantanamo qui se serait entraîné dans un camp d'Al-Qaïda quelques semaines avant les attentats du 11-Septembre, selon des documents de justice dont l'AFP a eu connaissance mardi.

Saïd Hatim, un Yéménite, affirme avoir menti en confessant sous la torture avoir des liens avec Al-Qaïda. Un tribunal avait ordonné sa libération en décembre 2009, mais il était resté en détention en attendant le jugement en appel.

Saïd Hatim est détenu à Guantanamo depuis 2002.

En décembre 2009, le juge de district fédéral qui avait ordonné sa libération avait expliqué cette décision par le fait que les autorités américaines n'avaient pas réussi à prouver qu'il «appartenait» à Al-Qaïda ou au mouvement taliban.

Mais des jugements ultérieurs ont modifié la jurisprudence en autorisant la détention de «ceux qui soutiennent volontairement et matériellement» Al-Qaïda ou les talibans, explique le panel de trois juges de cour d'appel qui s'est prononcé mardi dans la capitale américaine.

«Le tribunal de district a évalué les preuves sur la base d'une approche que nous avons rejetée depuis lors», écrivent-ils dans leur jugement.

«À la lumière de ces évolutions juridiques, survenues après l'ordonnance émise par le tribunal de district, le gouvernement et Hatim devraient avoir la possibilité de demander un nouveau renvoi (devant la justice) pour présenter des preuves supplémentaires», écrivent-ils.

Le cas de Saïd Hatim, soupçonné d'avoir participé à des camps d'entraînement d'Al-Qaïda et d'avoir été hébergé dans des maisons affiliées à l'organisation, fera l'objet de nouvelles auditions devant un tribunal de district.