Le fondateur d'une station de télévision à vocation musulmane de l'État de New York a été reconnu coupable, lundi, d'avoir décapité son épouse en 2009, dans le studio que le couple avait ouvert dans le but de faire disparaître les préjugés circulant au sujet des musulmans à la suite des attaques du 11 septembre.

Muzzammil «Mo» Hassan n'a jamais nié avoir tué Aasiya Hassan à l'intérieur de la station située en banlieue de Buffalo. Mais après avoir délibéré pendant une heure, le jury n'a pas cru l'argument selon lequel ce meurtre avait été justifié par le fait que le suspect avait été agressé par sa femme et la craignait.

Âgé de 46 ans, Hassan s'était vu remettre une requête en divorce une semaine avant que le corps de sa femme ne soit retrouvé dans les bureaux de Bridges TV à Orchard Park, où le couple vivait également. Hassan a été appréhendé peu de temps après s'être présenté aux quartiers généraux de la police de Orchard Park, le 12 février 2009, et avoir calmement annoncé aux policiers que son épouse, plus mince et plus petite que lui, était morte.

Selon la procureure Colleen Curtin Gable, Hassan a acheté deux couteaux de chasse moins d'une heure avant l'attaque, garé sa luxueuse voiture hors de vue à la station et s'est caché à l'intérieur de l'édifice.

Pendant un intervalle de 37 secondes qui s'est amorcé lorsque la femme de 37 ans a franchi le seuil de l'entrée, il l'a poignardée plus de 40 fois au visage, dans le dos et à la poitrine avant de la décapiter.

Des caméras de surveillance ont saisi quelques-unes des images de l'attaque, perpétrée à l'intérieur d'un corridor peu éclairé de l'édifice.

Dans son plaidoyer final, Me Curtin Gable a demandé aux jurés, dont certains étaient au bord des larmes, de songer aux souffrances de Aasiya pendant de longues années de mariage et durant les 30 ou 40 dernières secondes de sa vie, tentant désespérément de contrer les coups de poignard avec ses mains et alors qu'elle était possiblement consciente lorsqu'il a commencé à la décapiter.

Lors de son plaidoyer final, qui a duré environ deux heures, Hassan s'est décrit comme un esclave des colères de sa femme. Il dit avoir été abandonné par un système qui néglige de reconnaître que les hommes peuvent aussi être les victimes de violence conjugale.

Mais contrairement aux procureurs de la poursuite, qui ont cité de nombreux rapports médicaux et policiers démontrant que son épouse avait été battue, Hassan a été incapable de trouver des témoins ou produire des preuves corroborant ses allégations.