Les adversaires républicains de Barack Obama menaient cette semaine une intense guérilla au Congrès et dans les tribunaux américains pour tenter d'en finir avec la réforme historique du président sur la couverture santé.

«Un vote sur l'abrogation de la réforme santé pourrait avoir lieu dès cette semaine» au Sénat, a écrit mardi John Cornyn, l'un des membres de la direction républicaine à la chambre haute, sur son compte de messagerie Twitter.

Depuis lundi, les 47 républicains du Sénat ont officiellement apporté leur soutien au projet de loi d'abrogation déposé au Sénat par le sénateur Jim DeMint, l'un des élus proches de la mouvance ultra-conservatrice du «Tea Party».

«L'importance d'un vote d'abrogation devient plus évidente chaque jour», a déclaré mardi devant ses collègues le chef de la minorité républicaine du Sénat Mitch McConnell, sans se prononcer encore sur une date précise. M. McConnell a également indiqué que les républicains allaient «tenir la promesse» qu'ils ont faite d'abroger la réforme.

Le Sénat prendrait ainsi le même chemin que la Chambre des représentants qui a voté le 19 janvier pour l'abrogation. Les républicains bien que minoritaires au Sénat, disposent de possibilités procédurales pour provoquer un vote.

Mais la chambre haute où les démocrates sont restés maîtres après les élections législatives de novembre, pourrait rejeter la proposition des républicains.

«Les procès et les efforts des élus pour abroger ce projet de loi ne sont rien de plus qu'une tentative d'augmenter les impôts sur les petites entreprises, ajouter 1 000 milliards de dollars au déficit, obliger les personnes âgées à payer davantage pour leur médicaments et laisser les compagnies d'assurance» décider des soins, a dénoncé mardi le chef de la majorité démocrate Harry Reid.

L'encre de la réforme adoptée en mars 2010 n'était pas encore sèche que les républicains juraient déjà qu'ils allaient l'abroger la jugeant trop coûteuse, trop contraignante. Avec cette promesse de campagne et en surfant sur une vague de mécontentement, ils ont remporté la majorité à la Chambre des représentants aux élections de novembre 2010.

Parallèlement aux efforts d'abrogation, des sénateurs républicains tentent de saper les bases de la réforme.

Mardi, ils ont déposé un projet de loi pour permettre aux États de ne pas tenir compte de certaines parties de la réforme.

Sur le front judiciaire, un deuxième juge a déclaré lundi la réforme de la couverture maladie du président Barack Obama anticonstitutionnelle, une décision que l'administration américaine a décidé de contrer en appel mais qui ravive les ardeurs de l'opposition républicaine.

Dans sa décision, le juge Roger Vinson, de Floride, donne raison aux 26 États, presque tous administrés par des républicains, qui contestaient en justice la constitutionnalité de la réforme.

La mesure la plus contestée par les détracteurs de la réforme requiert que tout Américain soit pourvu d'une assurance maladie en 2014, est au coeur des effort d'abrogation.

La bataille pourrait se terminer à la Cour suprême, de tendance plutôt conservatrice.

Le camp démocrate, qui a juré de défendre bec et ongle la réforme, s'organise pour contrer l'assaut des républicains. Mercredi, une audition devant la commission judiciaire du Sénat donnera aux sénateurs démocrates l'occasion de répondre publiquement sur la «constitutionnalité» de la réforme.

La réforme, fruit de longues négociations doit offrir une couverture maladie à au moins 32 millions d'Américains qui en sont dépourvus et couvrir environ 95% des moins de 65 ans.