La mise en oeuvre de la loi permettant aux homosexuels de servir ouvertement dans l'armée américaine ne devrait pas entraîner de profonds changements mais nécessite des «clarifications», ont estimé vendredi des responsables du Pentagone.

«Nous ne nous attendons pas à de nombreux changements mais il y a sans aucun doute besoin de clarifications», a affirmé le sous-secrétaire à la Défense Clifford Stanley lors d'une conférence de presse.

Le président Barack Obama a promulgué fin décembre une loi mettant fin à 17 ans d'un texte controversé, dit Don't ask, don't tell (Ne rien demander, ne rien dire) qui obligeait les gais et lesbiennes de l'armée à taire leur orientation sexuelle sous peine d'être radiés.

Cette loi devrait entrer en vigueur d'ici la fin de l'année, selon le secrétaire à la Défense Robert Gates mais l'armée américaine doit auparavant s'y préparer, en élaborant notamment des nouvelles directives aux commandants d'unité. La formation des hommes doit commencer en février.

«Il est préférable d'avancer rapidement que de s'éterniser», a de son côté jugé le numéro deux de l'armée américaine, le général James Cartwright, sans être en mesure de préciser la date de l'entrée en vigueur de la nouvelle loi.

«Quand vous mettez en oeuvre une nouvelle politique pour 2,5 millions de personnes, il est probable que vous fassiez quelques découvertes en cours de route», a toutefois prévenu le vice chef d'état-major interarmées.

Dans un mémorandum envoyé vendredi aux responsables civils des différents corps de l'armée américaine et rendu public, Clifford Stanley précise quelles seront les règles applicables une fois la nouvelle loi en vigueur.

Les homosexuels chassés de l'armée pourront la réintégrer. Tous les militaires devront continuer à se montrer digne de l'uniforme «à toute heure et en tous lieux», détaille-t-il.

Les conjoints de soldats homosexuels ne pourront vivre sur les bases militaires ou bénéficier de la couverture maladie pour les familles de militaires car l'État fédéral ne reconnaît pas le mariage homosexuel, précise encore le mémorandum.