Sarah Palin, la figure de proue des ultraconservateurs américains, a dénoncé mercredi une «chasse aux sorcières» après les accusations d'une partie de la gauche américaine qui a établi un lien entre le discours de ses partisans et la récente fusillade en Arizona.

Depuis la fusillade de Tucson samedi, qui a fait six morts et 14 blessés et qui visait la parlementaire démocrate Gabrielle Giffords, grièvement blessée à la tête, l'utilisation par Sarah Palin et certains conservateurs d'une imagerie faisant appel aux armes pour illustrer leur combat électoral a été vivement critiquée.

Certains démocrates et commentateurs, dont le shérif du comté où a eu lieu la fusillade, ont expliqué que le climat et la rhétorique enflammée de la campagne des élections législatives de novembre avaient pu contribuer à l'acte meurtrier du tireur, Jared Loughner.

«Les journalistes et les experts, particulièrement dans les heures qui suivent une tragédie, devraient s'abstenir de lancer une chasse aux sorcières qui ne sert qu'à inciter à la haine et à la violence qu'ils prétendent condamner», dit Mme Palin dans un message vidéo.

Elle utilise l'expression «blood libel» (littéralement: calomnie sanglante), qui fait référence en anglais aux fausses accusations dont ont été victimes au cours de l'histoire certaines minorités religieuses, comme les juifs accusés de tuer des enfants pour utiliser leur sang lors de rituels.

Mme Palin rejette toute responsabilité dans la fusillade.

Elle a été accusée l'an dernier d'avoir incité à la violence en déclarant à ses partisans: «Ne reculez pas, rechargez» (vos armes). Elle s'était ensuite défendue en expliquant qu'elle n'avait fait qu'employer une métaphore du combat électoral.

Elle a aussi été fustigée pour avoir diffusé une carte électorale des circonscriptions tenues par des parlementaires démocrates dont elle visait la défaite, marquées par des croix symbolisant le viseur d'une arme. La circonscription de Gabrielle Giffords en faisait partie.

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