Barack Obama va devoir composer à partir de cette semaine avec un nouveau Congrès en partie dominé par l'opposition, qui a déjà promis de compliquer la seconde moitié de mandat du président américain.

Conséquence de la «raclée» des démocrates aux législatives de novembre, les républicains sont majoritaires à la Chambre des représentants et dotés d'une minorité de blocage renforcée au Sénat.

Après cette défaite, M. Obama a rebondi pendant la session de fin d'année en parvenant à faire adopter des textes de loi importants.

Il a obtenu un compromis sur la fiscalité, réussi à faire abroger la loi interdisant aux homosexuels de servir ouvertement dans l'armée, et a fait ratifier le nouveau traité de désarmement nucléaire START avec la Russie.

Mais la nouvelle phase du mandat présidentiel débute vraiment mercredi, avec l'entrée en fonction du Congrès redessiné. Le président devra la négocier au mieux s'il veut aborder en position de force la présidentielle de 2012.

Les républicains feront tout pour l'en empêcher. Le chef de la minorité au Sénat, Mitch McConnell, a ainsi prévenu que son principal objectif serait de priver M. Obama d'un second mandat.

Les républicains vont s'attaquer d'emblée à la réforme-phare du système de santé. Il comptent faire voter sa suppression par la Chambre en janvier, avant même le traditionnel discours présidentiel sur l'état de l'Union à la fin du mois.

«Si nous faisons passer cette proposition, il y aura une énorme pression sur le Sénat pour qu'il fasse la même chose», a estimé dimanche le représentant républicain Fred Upton.

«Ensuite, nous nous attaquerons à cette législation morceau par morceau».

Une éventuelle annulation de la réforme de la santé se fracasserait contre le veto du président. Mais l'opposition espère harceler la Maison Blanche en la privant des financements pour mettre en oeuvre les changements.

La dette publique abyssale et le déficit budgétaire seront l'autre grand champ de bataille. Barack Obama peut s'attendre aux premiers tirs de barrage des conservateurs lors de la discussion du budget.

L'élu républicain Darrell Issa a pourfendu dimanche sur CNN «la bureaucratie et le gaspillage», annonçant des initiatives pour réduire la dépense.

«Le président prend très au sérieux la réduction du déficit», a riposté sur la même chaîne Tim Kaine, le chef du parti démocrate.

Barack Obama présentera son propre plan, a-t-il défié, «et on verra si les républicains envisagent sérieusement de réduire la taille du gouvernement. Ils ne l'étaient pas sous l'administration Bush».

M. Obama a dit espérer trouver un terrain d'entente avec les républicains, et prévenu que des «sacrifices partagés par tous les Américains» seraient nécessaires.

«Je ne suis pas naïf. Je sais qu'il y aura des luttes difficiles dans les mois à venir», a aussi remarqué il y a quelques jours le président, à qui la presse américaine attribue le projet de renouveler une partie de sa garde rapprochée dans un sens plus combatif.