Washington a permis à des entreprises américaines de commercer à hauteur de plusieurs milliards de dollars avec l'Iran et d'autres pays présents sur sa liste noire, en vertu d'exemptions à son régime de sanctions, indique le New York Times.

Quelque 10 000 accords commerciaux ont pu ainsi être passés avec l'Iran ces dernières années grâce à ces exemptions, souvent à caractère humanitaire, alors que les États-Unis interdisent quasi tout commerce avec l'Iran.

Des entreprises comme Pepsi ou le groupe alimentaire Kraft Food ont ainsi pu vendre leurs produits en Iran grâce à une loi datant de dix ans et prévoyant des exemptions dans les domaines de l'agriculture et de l'aide médicale humanitaire à l'Iran, explique le New York Times.

C'est ainsi que des cigarettes, des chewing-gum, des produits minceurs ont pu être vendus en Iran, indique le quotidien.

Interrogé par l'AFP sur le contenu de cet article, le département du Trésor, a publié un communiqué de son sous-secrétaire Stuart Levey, chargé des sanctions contre l'Iran, dans lequel celui-ci affirme que les exemples donnés par le quotidiens sont «insignifiants dans le contexte de (la) politique» de l'administration contre l'Iran.

D'autres accords ont pu être passés pour, selon le quotidien, aider les États-Unis à atteindre leurs objectifs en matière de politique étrangère. C'est ainsi qu'un accord favorisant les connections internet a été passé avec les Iraniens.

Appuyés par des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU qu'ils ont contribué à faire adopter, les États-Unis ont renforcé ces dernières années, avec leurs alliés occidentaux, leurs mesures de sanctions économiques visant le régime iranien pour l'amener à négocier sur son programme nucléaire.

Le président américain Barack Obama a ainsi promulgué en juillet une nouvelle série de sanctions contre l'Iran votée par le Congrès, les plus dures jamais prises par les Etats-Unis.

«Cet effort a l'effet attendu», estime M. Levey dans son communiqué, «les autorités iraniennes s'inquiètent de leur mise à l'écart du système financier international et des autres effets des sanctions».

L'exportation de nourriture et d'autres produits agricoles américains vers l'Iran «n'apaise pas l'inquiétude du gouvernement (de Téhéran) quant aux sanctions», a-t-il ajouté.

Selon le New York Times, les entreprises américaines ont profité d'exemptions du même genre que celles prévues pour l'Iran pour commercer avec Cuba, le Soudan, la Corée du Nord, d'autres pays visés par des sanctions américaines.

Les transactions commerciales permises par ces dérogations doivent être visées par le Trésor.

Un responsable du ministère a indiqué que, dans aucun des cas soulevés par le journal, le Trésor n'avait donné son accord «dans le but de fournir un bénéfice commercial» aux entreprises concernées, mais qu'il avait toujours eu le souci d'«avancer vers (les) objectifs de sécurité nationale et de politique étrangère» des Etats-Unis.

En mars, le Trésor avait annoncé que les dérogations aux sanctions commerciales que les États-Unis imposent à l'Iran, au Soudan et à Cuba avaient été élargies afin de permettre l'exportation de certains services de communication en ligne et favoriser la libre expression dans ces pays.

Cette décision avait notamment été motivée par l'utilisation massive des nouveaux modes de communications liés à l'Internet pendant la contestation - violemment réprimée - des résultats de l'élection présidentielle iranienne de juin 2009.