L'administration Obama réunissait vendredi Israéliens et Palestiniens à Washington dans l'espoir de ranimer le processus de paix, plus que jamais menacé par la question des colonies juives.

La secrétaire d'État Hillary Clinton doit exposer son plan pour sortir de l'impasse dans un discours à 20H00.

Elle aura auparavant consacré sa journée à des entretiens en tête-à-tête avec les acteurs du dossier, dont le ministre israélien de la Défense Ehud Barak et le premier ministre palestinien, Salam Fayyad.

La paix au Proche-Orient est l'une des grandes priorités affichées du mandat du président Barack Obama. Les États-Unis ont multiplié en vain les efforts en ce sens depuis près de deux ans.

La reprise de discussions directes entre les parties, engagée début septembre à Washington, avait échoué moins d'un mois plus tard sur la fin du gel partiel des nouvelles implantations de colonies juives en Cisjordanie.

Washington, tentant de reprendre l'initiative, a annoncé mardi que l'Amérique continuait de rechercher la reprise du dialogue direct, mais n'essaierait plus d'obtenir un nouveau moratoire de la part d'Israël.

«Après des efforts considérables, nous sommes parvenus à la conclusion que cela ne crée pas de fondation solide pour parvenir à l'objectif commun d'un accord-cadre», a expliqué le porte-parole du département d'État, Philip Crowley.

Les États-Unis ne changent pas de stratégie mais seulement de tactique, a-t-il souligné. Ils vont maintenant se concentrer sur la négociation des «questions centrales» de ce conflit vieux de soixante ans.

Dans quel cadre ? Le blogueur Josh Rogin croit savoir que Washington proposera des négociations «en parallèle» aux Palestiniens et aux Israéliens. La formule est voisine du «dialogue indirect» mené pendant 18 mois par l'émissaire américain George Mitchell.

Pour éviter un retour de la violence dans la région, les États-Unis doivent «combler le vide» actuel au moyen de «négociations séparées avec chacune des parties», a préconisé pour sa part Ziad Asali, leader du lobby américain pro-palestinien ATFP, dans une tribune publiée par le site Huffington Post.

Hillary Clinton elle-même n'a rien laissé entrevoir de ce qu'elle développera devant le Saban Forum, une réunion annuelle de spécialistes de la région.

Dans une interview la semaine dernière, la chef de la diplomatie américaine avait simplement glissé qu'elle réfléchissait à de «nouvelles étapes», et répété que l'administration continuait de croire à la solution de deux États vivant en paix côte à côte.

Le département d'État a aussi confirmé son objectif, fixé l'été dernier, d'aboutir en un an à un «accord-cadre» pour la paix.

La Ligue arabe doit se réunir la semaine prochaine, après une rencontre à Ramallah entre le président palestinien Mahmoud Abbas et l'émissaire américain George Mitchell. Mais les Palestiniens ont déjà indiqué clairement qu'une reprise des pourparlers directs serait impossible sans le gel des colonies.

En plus des dirigeants et des négociateurs attendus vendredi dans le bureau de Mme Clinton, la secrétaire d'État doit recevoir l'ancienne diplomate en chef israélienne Tzipi Livni, dirigeante du parti centriste d'opposition Kadima.

Shaul Mofaz, le second de Mme Livni, préconise un plan de paix intermédiaire, avec des négociations centrées sur la question des frontières afin d'aboutir plus rapidement à un État palestinien.