La Maison-Blanche a mis en garde mercredi les élus démocrates du Congrès contre un rejet du compromis fiscal conclu entre le président Barack Obama et les républicains, affirmant que cela «augmenterait de façon significative le risque» d'une rechute économique.

«Echouer à voter ce projet de loi dans les deux prochaines semaines augmenterait concrètement les risques de voir l'économie caler et d'avoir une rechute» dans la récession, a déclaré le principal conseiller économique du président, Lawrence Summers, lors d'un point de presse.

M. Summers avait auparavant souligné que les perspectives économiques des Etats-Unis étaient «incertaines». «Notre économie croît lentement, nous n'avons pas encore réussi à atteindre un rythme suffisant pour nous remettre en orbite, et nous n'avons pas calé».

«Si nous avions pris davantage de temps» sur ce dossier, «le risque de voir l'économie caler aurait été important», a fait valoir le conseiller de M. Obama.

Des élus démocrates de premier plan, comme les chefs du parti au Sénat Harry Reid et à la Chambre Nancy Pelosi, avaient exprimé leurs réserves vis-à-vis de l'accord annoncé lundi par M. Obama avec les républicains.

M. Reid a dit mercredi souhaiter «certains changements» au texte, mais «dans le cadre qui nous a été présenté». Il a espéré que les débats proprement dits pourraient démarrer «demain ou après-demain» (jeudi ou vendredi) au Sénat.

Ce compromis comprend une prolongation pendant deux ans des cadeaux fiscaux de l'ère Bush pour tous les contribuables, y compris les plus riches comme souhaité par les républicains, en échange en particulier d'un déblocage des allocations chômage.

La Maison-Blanche a assuré mercredi que les mesures acceptées par les républicains constituaient une injection d'argent public dans l'économie, de nature à la relancer davantage. «Le déficit sera plus élevé à court terme, mais moins à long terme, à cause de ce projet de loi», a déclaré M. Summers.

Un autre conseiller de M. Obama, David Axelrod, est revenu pour sa part sur le volet politique de ce marché, conclu alors que la majorité républicaine issue des élections du 2 novembre ne s'est pas encore installée à la Chambre des représentants.

«Nous avons eu ce que nous voulons et ils ont eu ce qu'ils voulaient, et c'est de cela qu'il s'agit pour les compromis. Un compromis, cela ne veut pas dire que vous aimez tout ce qu'il y a dedans. Tout bien considéré, c'était une victoire» pour la Maison Blanche, a-t-il assuré.

M. Axelrod a aussi réitéré le refus de M. Obama de risquer de voir les membres de la classe moyenne pâtir de l'absence d'un accord, qui aurait vu expirer au 31 décembre l'ensemble des allégements fiscaux hérités de la présidence de George W. Bush, pour riches et pauvres.

«Nous ne devrions pas jouer à la roulette russe avec les vies des gens. Nous ne devrions pas risquer de voir les impôts des gens augmenter, en moyenne pour une famille lambda, de 3000 dollars (par an). Ce n'est pas une bonne politique et ce n'est pas de la bonne politique», a-t-il fait valoir.