Le président américain Barack Obama et ses alliés démocrates du Congrès se sont montrés déterminés mardi à parvenir à arracher aux républicains une ratification par le Sénat du traité de désarmement nucléaire START avant la fin de l'année.

Le nouveau traité signé en avril par M. Obama avec le président russe Dmitri Medvedev «est absolument essentiel à notre sécurité nationale. Il faut que nous parvenions» à le ratifier, a estimé mardi M. Obama.

La ratification du traité permettra aux Etats-Unis de «surveiller l'arsenal nucléaire russe, réduire (le stock américain) d'armes nucléaires et renforcer notre relation avec la Russie», a expliqué M. Obama.

Le sénateur démocrate John Kerry, qui préside la commission des Affaires étrangères du Sénat, a affirmé que les élus effectuaient des «progrès silencieux et continus» sur ce dossier et qu'il restait du temps avant la fin de l'année pour le ratifier.

M. Kerry a expliqué à la presse qu'il travaillait «tous les jours» avec le vice-président américain Joe Biden sur le sujet. «Il y a un groupe de sénateurs très déterminés qui pense que cela doit être examiné et que cela doit être fait maintenant», a-t-il dit.

Parmi les progrès effectués, M. Kerry a cité mardi les déclarations du républicain John McCain qui a fait part sur la chaîne de télévision ABC de son «espoir» de voir une ratification du traité avant la fin de l'année.

 «J'espère que nous pourrons éliminer mes inquiétudes concernant la défense antimissile et nous y travaillons activement», a dit M. McCain à l'AFP. «J'espère que nous pourrons éliminer les inquiétudes de Jon Kyl (numéro deux de la minorité au Sénat, ndlr) sur la modernisation de l'arsenal nucléaire» américain, a-t-il ajouté.

Mais de fortes réticences persistent dans le camp républicain. «Le président voudrait progresser aussi vite que possible. L'opinion unanime des républicains au Sénat est qu'il faut (d'abord) s'occuper de la question des impôts», a déclaré le chef de la minorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, à l'issue d'une réunion à la Maison Blanche.

«Occupons-nous de savoir comment nous allons financer le gouvernement dans les neuf prochains mois, et ce sera au chef de la majorité, le sénateur (Harry) Reid, de décider ou pas de nous occuper d'autre chose avant la fin de l'année», a-t-il dit.

Le sénateur Kyl, l'un des principaux opposants à une ratification rapide du traité, a ajouté que M. Reid avait «la possibilité de faire examiner le traité à tout moment» mais que les sénateurs devaient se concentrer sur d'autres priorités.

Parallèlement, le débat sur la ratification du traité a pris une nouvelle tournure mardi avec une information du Wall Street Journal selon laquelle la Russie aurait déployé des armes nucléaires tactiques près de pays de l'Otan, ce que Moscou dément.

«C'est très inquiétant car il s'agit d'une violation d'un engagement qu'ils (les Russes) ont pris en 1991, et ils ne nous ont pas informés», a dit le sénateur McCain.

D'autre comme le sénateur Richard Lugar, un républicain favorable à la ratification, voient cette information comme une raison de plus de ratifier le traité afin d'envoyer des inspecteurs en Russie.

Les traités internationaux doivent être ratifiés au Sénat à une majorité de 67 élus sur 100. Les démocrates contrôlent actuellement 58 sièges sur 100. En janvier, cinq nouveaux élus républicains viendront renforcer les rangs de l'opposition, diminuant la majorité à 53 élus.