Barack Obama et les dirigeants républicains au Congrès ont entamé mardi un dialogue qui a accouché de peu de résultats concrets dans l'immédiat, sinon de promesses d'essayer d'oeuvrer de concert à sortir de l'impasse sur la question urgente des réductions d'impôts.

Le président des États-Unis et ses adversaires ont surtout constaté la persistance de leurs désaccords au terme d'une réunion de près de deux heures, quatre semaines après la lourde défaite des alliés démocrates de M. Obama aux législatives de la mi-mandat.

Sur la question la plus urgente, les réductions d'impôts adoptées sous la présidence du républicain George W. Bush qui arrivent à expiration fin décembre, tant M. Obama que ses adversaires ont campé sur leurs positions et rappelé que si rien n'est fait, la fiscalité va s'alourdir pour tous les Américains. M. Obama veut laisser ces allégements expirer pour les plus riches.

«Les dirigeants républicains veulent prolonger indéfiniment ces réductions d'impôts, pas seulement pour les familles de la classe moyenne, mais aussi pour les Américains les plus riches. Là, nous ne sommes pas d'accord», a expliqué M. Obama lors d'une courte allocution après la rencontre.

«Empêcher toutes les hausses d'impôts qui menacent et réduire les dépenses créerait des emplois et ferait redémarrer l'économie», a rétorqué le chef de ce parti à la Chambre, John Boehner, lors d'un point de presse au Congrès.

Pour tenter de «sortir de l'impasse», M. Obama a annoncé qu'il avait chargé son secrétaire au Trésor, Tim Geithner, et son directeur du budget, Jack Lew, de se réunir avec des délégués républicains. L'opposition a accepté ce mode opératoire.

«Ce processus va commencer dès maintenant. Et nous espérons obtenir des réponses dans les deux prochains jours pour savoir comment atteindre notre but principal: faire en sorte que notre économie continue à croître et que les gens retrouvent du travail», a encore dit le président.

M. Boehner a de son côté salué «les discussions à venir avec la Maison Blanche sur la prolongation de tous les taux (d'imposition) actuels» et a dit «rester optimiste».

Sur une autre question qui provoque la discorde entre les deux camps, la ratification au Sénat du nouveau traité START de désarmement avec la Russie, le chef de la minorité républicaine à la chambre haute, Mitch McConnell, a laissé entendre qu'aucun progrès n'avait été effectué mardi.

«L'opinion unanime des républicains au Sénat est qu'il faut (d'abord) s'occuper de la question des impôts», a déclaré M. McConnell, alors que M. Obama plaidait à nouveau pour l'adoption rapide d'un traité «absolument essentiel à notre sécurité nationale».

Malgré l'absence de résultats concrets, le président a affirmé que «c'était une rencontre productive».

Le numéro deux des républicains à la Chambre, Eric Cantor, a dit de son côté avoir trouvé «encourageantes les déclarations du président sur le fait qu'il n'avait peut-être pas assez fait d'efforts pour nous parler lors de la session écoulée, et que cette réunion était la première d'une série lors de laquelle il espérait que nous pourrions travailler ensemble, différemment, pour le bien des Américains».

M. Obama a lui-même semblé prendre acte de la nécessité de démontrer sa volonté d'engagement avec les républicains, en laissant entendre qu'il accueillerait volontiers les dirigeants des deux partis au Congrès dans la résidence présidentielle de campagne à Camp David (Maryland, est).

«J'ai dit à tous les dirigeants que je souhaitais organiser d'autres réunions, y compris à Camp David», a conclu le président.