De «l'ami» Tony Blair au difficile Jacques Chirac, l'ex-président américain George W. Bush distribue bons et mauvais points aux dirigeants étrangers dans ses mémoires parus mardi aux États-Unis.

> Tony Blair

M. Bush noue avec le premier ministre britannique «l'amitié la plus proche que j'ai eue avec un dirigeant étranger».

En mars 2003, quand M. Blair s'oppose à son propre parti sur la guerre d'Irak au risque de perdre le pouvoir, «j'ai entendu l'écho de Winston Churchill dans la voix de mon ami», assure l'ancien hôte de la Maison-Blanche: «Ce moment de courage restera pour toujours avec moi».

> Silvio Berlusconi

Un coeur tendre, le dirigeant italien? Il aurait dit à George W. Bush, au lendemain des attentats du 11-Septembre, qu'il avait «pleuré comme un petit garçon, sans pouvoir s'arrêter».

> Jacques Chirac

Sans surprise, M. Bush se souvient qu'il «n'était pas d'accord sur grand-chose» avec son homologue français, opposant tenace de la guerre d'Irak, et accusé d'avoir bâti une contre-alliance avec l'Allemand Gerhard Schröder et le Russe Vladimir Poutine.

Lors d'un sommet du G8, M. Bush annonce un programme américain liant l'aide américaine au développement à la lutte contre la corruption. M. Chirac l'accuse d'«unilatéralisme», et enfonce le clou: ce sont les pays riches qui ont «créé la corruption» dans les pays pauvres.

M. Bush, selon sa version, aura le dernier mot en rappelant que «l'Amérique n'a pas colonisé les pays africains».

> Hu Jintao

Portrait convenu et très diplomatique du président chinois, «un tempérament peu enclin à la nervosité, et un fin esprit analytique».

> Jiang Zemin

M. Bush confie un jour à l'ancien président chinois que la religion fait «partie intégrante» de sa vie et qu'il étudie «les Écritures tous les jours». Enthousiasme guère partagé: «J'ai lu la Bible», répond Jiang Zemin, cité par M. Bush. «Mais je ne crois pas à ce qu'il y a écrit dedans».

> Kim Jong-il

Le dictateur nord-coréen rappelle à M. Bush... la petite enfance de ses deux filles, qui jetaient leur nourriture par terre pour obtenir de l'attention. «Les États-Unis en ont assez de ramasser sa nourriture», dira-t-il à ses conseillers.

> Angela Merkel

La chancelière allemande «était digne de confiance, attachante et chaleureuse». Tout le contraire de son prédécesseur Gerhard Schröder, accusé plus ou moins ouvertement par George W. Bush de duplicité dans l'affaire irakienne, et de s'être vendu à Poutine.

> Vladimir Poutine

Le dirigeant russe «était parfois hautain, parfois charmant, toujours dur». Il se serait vanté un jour d'avoir un plus gros chien que M. Bush. Commentaire du Canadien Stephen Harper: «Heureusement qu'il ne t'a montré que son chien».

> Nicolas Sarkozy

Le successeur de Jacques Chirac est, sous la plume de M. Bush, «le président français dynamique qui a fait campagne avec un programme pro-Américain».