Les années passées en Irak et en Afghanistan ont marqué les militaires américains, et les États-Unis vont devoir lutter contre les effets psychologiques et sociaux de ces conflits au cours des prochaines années, a déclaré mercredi le plus haut gradé américain.

L'amiral Michael Mullen, chef d'état-major interarmées, a mis en garde contre «les coûts cachés et la facture inconnue» de presque une décennie de combats, au moment où un grand nombre de soldats rentrent d'Irak et s'apprêtent à rentrer d'Afghanistan.

«Ce que nous voyons aujourd'hui n'est que la partie émergée de l'iceberg», a dit l'amiral Mullen devant une association de l'armée de Terre américaine (Association of the US Army), évoquant des «conséquences sur le système de santé de nos militaires et de nos anciens combattants, notre taux de chômage et même le nombre de sans-abri».

«Il y a beaucoup de soldats et d'anciens combattants qui rentrent chez eux et pour qui la bataille n'est pas terminée», a-t-il poursuivi. «Pour beaucoup, ce n'est que le début. Ils doivent affronter des blessures physiques et mentales, l'angoisse et la dépression, un changement de dynamique familiale et les difficultés extraordinaires du stress post-traumatique».

L'amiral a souligné que, face à la hausse du taux de suicide parmi les militaires, il fallait que l'armée se débarrasse de la stigmatisation associée aux problèmes de santé mentale et encourage les soldats en difficultés à se faire aider. Il a également souligné que les nouvelles recrues devraient être entraînées à affronter le traumatisme des combats.

Sur fond de difficultés économiques, il a appelé le secteur privé à embaucher des anciens combattants, dont certains «ont déjà des difficultés à transférer leur expérience et leur savoir-faire acquis en tant que militaires dans des emplois durables lorsqu'ils sont rendus à la vie civile».

«Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre une autre génération d'anciens combattants, réduits à l'état de sans-abri comme à l'époque du Vietnam», a-t-il insisté.