Un juge fédéral américain a confirmé mardi un précédent jugement interdisant à l'armée de poursuivre l'application de la loi demandant aux militaires gays de taire leur orientation sexuelle.

La juge californienne Virginia Phillips a rejeté les arguments des avocats de l'administration qui lui demandaient de suspendre sa décision pendant la procédure d'appel.

«Aucun des facteurs que la cour a examinés pour prendre en considération l'octroi d'une suspension ne plaide ici en faveur d'une telle suspension», a estimé la juge dans ses attendus de six pages.

La juge californienne a ainsi confirmé sa décision la semaine dernière d'interdire au gouvernement américain, avec effet immédiat, de poursuivre l'application de la loi «Don't ask don't tell» (ne rien demander, ne rien dire), au motif qu'elle n'était pas constitutionnelle.

Pour la juge, le texte bafoue les Premier et Cinquième amendements de la constitution américaine sur le droit à une application égalitaire de la loi et le droit à la liberté d'expression.

«Ils (les avocats de l'administration) avaient la possibilité de présenter des preuves à cette fin lors du procès, a ajouté la juge dans ses attendus, mais ils ne l'ont pas fait».

«La preuve apportée tardivement maintenant est insuffisante pour l'octroi d'une suspension», a ajouté la juge, qui siège dans une cour fédérale de Californie.

Le ministère américain de la Justice avait demandé à la juge de suspendre sa décision pendant la procédure d'appel ou au moins le temps que la cour d'appel puisse elle-même se prononcer sur une éventuelle suspension.

Mardi, le Pentagone a annoncé qu'il allait examiner les dossiers des candidats homosexuels qui souhaitent rejoindre l'armée.

«Le message a été passé aux recruteurs et ils vont examiner les dossiers des candidats qui se présentent ouvertement comme homosexuels», a déclaré à l'AFP Cynthia Smith, l'une des porte-parole du Pentagone.

Néanmoins, il a été demandé aux recruteurs de préciser aux candidats à l'entrée dans l'armée que la loi «Don't ask, don't tell» pourrait à nouveau s'appliquer en fonction de jugements en appel en attente.

Le président américain Barack Obama est défavorable à cette loi votée sous l'administration de Bill Clinton et a demandé son abrogation en janvier 2010. La Chambre des représentants a accédé à sa demande au mois de mai, mais le Sénat a refusé le 21 septembre d'ouvrir le débat sur la question.