Un élu de la Chambre des représentants américaine, Ron Klein, a annoncé mardi qu'il allait déposer un projet de loi pour empêcher la SNCF de participer à un appel d'offres pour un projet de train à grande vitesse aux Etats-Unis, en raison de son rôle dans l'Holocauste.

Le représentant démocrate Ron Klein, élu de Floride, a estimé mardi dans un communiqué que la compagnie française ne devrait pas participer à l'appel d'offres car «la SNCF a eu un rôle direct dans l'Holocauste nazi, transportant d'innocentes familles juives et d'autres victimes à bord de ses trains».

«Cette compagnie n'a jamais présenté ses excuses pour son attitude inqualifiable, ni payé de réparations pour les familles des survivants», poursuit le communiqué.

Le futur TGV américain devrait passer par la Floride.

Le représentant Klein, cité dans le communiqué, a affirmé son «solide soutien au projet de TGV en raison des bénéfices économiques qu'il apportera à la Floride, mais le faire avec la SNCF n'est pas un progrès, c'est un recul et une insulte directe aux survivants de l'Holocaute et à leurs familles».

Le projet de loi est actuellement en cours de finalisation et devrait être déposé prochainement à la Chambre des représentants.

Début septembre, le gouverneur républicain de Floride, Charlie Crist, avait annoncé que son Etat allait examiner le rôle de la SNCF dans la déportation des juifs dans le cadre de l'attribution du contrat de TGV.

Le gouverneur explique dans un communiqué avoir été informé «d'inquiétudes» concernant le «rôle» de la SNCF «dans la Shoah au cours de la Seconde guerre mondiale».

Dans une lettre à M. Crist, M. Klein avait auparavant écrit: «les entreprises qui ont participé aux crimes contre l'humanité des nazis -- profitant parfois du génocide -- sont à exclure des contrats payés par les contribuables américains, et l'Etat de Floride devrait prendre cela en considération».

Une action judiciaire collective est actuellement en cours aux Etats-Unis à l'encontre de la SNCF.

En Californie, une loi votée en août à l'initative de l'élu démocrate Bob Blumenfield impose à tout candidat à un gros contrat dans la future ligne à grande vitesse entre Los Angeles et San Francisco d'expliquer son rôle éventuel dans le transport des prisonniers vers les camps de travail, de concentration ou d'extermination entre 1942 et 1944.

La loi exige également que les compagnies présentent les mesures de réparation qu'elles ont prises pour les survivants ou leurs familles.

Le président de la SNCF, Guillaume Pépy, a estimé à la suite du vote de cette loi que cette «obligation de transparence est légitime: ils ont raison, on y souscrit». Mais il a estimé que la SNCF n'avait «rien à cacher».

«Mais il ne faut pas oublier une chose: la SNCF, les cheminots, étaient sous le joug de l'occupant nazi, menacés de mort» et «2000 cheminots ont été exécutés par l'occupant nazi», a-t-il souligné.