Six ans après que Donald Rumsfeld, secrétaire américain à la Défense en poste à l'époque, ait affirmé qu'il avait trouvé une façon légale de compenser les prisonniers d'Abou Ghraib «ayant été victimes d'abus perpétrés par des soldats américains», les forces armées des États-Unis sont incapables de retracer un seul document confirmant le moindre paiement.

L'espoir d'obtenir une compensation, entretenu par 250 Irakiens et leurs avocats, pourrait trouver une réponse dès cette semaine, par le biais d'une décision de la Cour suprême des États-Unis.

Durant les années budgétaires 2003 à 2006, le département de la Défense a versé 30,9 millions de dollars à des civils afghans et irakiens qui ont été tués, blessés ou qui ont subi des dommages à leur propriété en raison des opérations de combat des États-Unis ou de la coalition de l'OTAN. L'armée ne détient aucun document qui pourrait confirmer qu'une partie de cette somme a été versée aux victimes d'abus perpétrés à Abou Ghraib.

Au lieu des compensations, l'héritage de l'un des plus infâmes épisodes de la présidence de George W. Bush est plutôt constitué de poursuites judiciaires.

Devant la Cour suprême américaine, les anciens détenus demandent aux juges de rendre justice dans une affaire où des interrogateurs civils et des interprètes auraient prétendument collaboré avec les soldats pour perpétrer les abus. Tous ces prisonniers, qui prétendent avoir été emprisonnés à Abou Ghraib ou dans l'une des 16 autres prisons d'Irak, affirment qu'ils ont par la suite été libérés sans accusation.