Les républicains ont dévoilé jeudi leur programme électoral, intitulé Promesse pour l'Amérique, en vue de remporter les élections législatives du 2 novembre et limiter ainsi la marge de manoeuvre d'un Barack Obama décrit comme «arrogant».

Dans une volonté de se rapprocher des électeurs et de se démarquer de la politique menée dans la capitale, les républicains ont annoncé leur programme non pas depuis le Congrès -symbole de la politique à Washington et objet de la colère des électeurs- mais depuis un magasin de bricolage à Sterling, en Virginie.

Dans ce document de 45 pages, les républicains promettent de mettre fin aux «taxes qui tuent l'emploi», de réduire les dépenses publiques, mettre fin aux plans de sauvetage de l'économie et abroger la réforme de la couverture santé adoptée il y a six mois pour la remplacer par une autre législation.

«Le gouvernement s'emballe à Washington et il nous faut en reprendre les rênes», a déclaré le leader des républicains à la chambre des représentants, John Boehner, au moment de dévoiler formellement le programme.

Les adversaires politiques de Barack Obama ont été surnommés ces deux dernières années le «parti du non» en raison de leur politique d'obstruction sur la quasi-totalité des mesures proposées par les alliés démocrates du président au Sénat et à la Chambre des représentants.

Dans le détail, le parti conservateur souhaite pérenniser les allègements fiscaux de l'ère Bush et notamment ceux réservés aux familles gagnant plus de 250 000 dollars par an. Ces mesures mises en place en 2001 et 2003 arrivent à expiration fin 2010.

Il promet aussi de geler les embauches publiques, sauf dans le secteur de la sécurité, de mettre fin aux gaspillages de l'argent public, de mettre fin à l'aide du gouvernement aux entreprises et, dans un autre domaine, de mettre en exergue les valeurs de la famille en interdisant par exemple tout financement public de l'avortement.

M. Obama et la plupart des démocrates souhaitent de leur côté une extension des allègements pour les classes moyennes, mais pas pour les foyers qui gagnent plus de 250.000 dollars par an.

Les démocrates assurent depuis plusieurs semaines que les républicains souhaitent un retour à la «politique qui a échoué» sous l'administration du président George W. Bush (2000-2008).

Le chef de la majorité démocrate de la Chambre, Steny Hoyer, avait estimé mardi que le programme électoral des républicains, déjà connu dans ses grandes lignes, présentait un «nouveau visage» pour la «même politique». Selon lui, les allègements fiscaux et le gel des dépenses n'ont pas créé d'emplois.

La démocrate Debbie Wasserman-Schultz et d'autres membres du Congrès devaient se charger de répondre jeudi aux républicains lors d'une conférence de presse devant le siège du parti démocrate à Washington à 13H30.

L'opposition pourrait reconquérir la majorité à la Chambre, selon les prévisions de plusieurs experts. Cela semble plus difficile au Sénat.

Les Américains voteront le 2 novembre pour renouveler, comme tous les deux ans, la totalité des 435 sièges de la Chambre des représentants. Au Sénat, 37 des 100 sièges sont remis en jeu.