Barack Obama est reparti mercredi sur le terrain pour vanter sa réforme de l'assurance-maladie, au moment où entrent en vigueur plusieurs volets-clé d'un dispositif toujours impopulaire auprès des Américains et que les républicains n'ont pas renoncé à démanteler.

Certaines provisions cruciales de ce plan vont devenir la règle jeudi, six mois après la promulgation par M. Obama d'une remise à plat de la couverture santé, censée permettre à quelque 30 millions d'Américains supplémentaires de ne plus risquer d'être ruinés par leurs dépenses de soins.

Les assureurs privés, qui continuent à dominer le marché de l'assurance-maladie en l'absence de système public généralisé, ne pourront désormais plus cesser d'assurer leurs clients lorsqu'ils tombent malades, sous le prétexte d'une erreur dans un formulaire d'inscription.

De même, les compagnies d'assurance ne pourront plus imposer de plafond aux frais engagés par un assuré sur l'ensemble de son existence, une grande avancée, note la Maison-Blanche, pour les cancéreux ou les hémophiles nécessitant des soins coûteux sur la durée.

La présidence insiste aussi sur le fait que les assureurs ne pourront plus refuser une couverture aux enfants déjà malades, comme c'était auparavant le cas, tandis que les jeunes adultes auront la possibilité de continuer à bénéficier de l'assurance de leurs parents jusqu'à 26 ans.

M. Obama a mentionné mercredi ces avancées à Falls Church (Virginie, est), dans la banlieue ouest de Washington, où il s'est entretenu dans une maison particulière avec des Américains bénéficiant de ces nouvelles règles, triés sur le volet par la Maison-Blanche.

Cette campagne de promotion intervient à six semaines d'élections législatives qui s'annoncent délicates pour les alliés démocrates du président et détermineront la marge de manoeuvre de l'exécutif pendant la deuxième moitié du mandat de M. Obama.

Promulguée le 23 mars, la réforme de l'assurance maladie reste impopulaire, ce que la Maison-Blanche explique par le fait que son application est graduelle.

Selon un sondage publié le 16 septembre par le New York Times et CBS, 49,3% des personnes interrogées s'opposent à ce plan et seuls 37% l'approuvent, des chiffres que reprend volontiers l'opposition républicaine pour dénoncer un dispositif jugé par elle coûteux, liberticide et inefficace.

Il avait fallu toute la ténacité de M. Obama et de son équipe, ainsi qu'un recours à une rare procédure législative, pour surmonter la minorité de blocage des républicains au Sénat.

Et ces derniers n'ont pas renoncé. S'ils regagnent une majorité au Congrès à la faveur des législatives du 2 novembre, ils devraient essayer sinon de l'abroger, du moins de l'asphyxier en ne votant pas les crédits nécessaires à son application.

«Ils n'auront pas un sou» pour cette réforme. «On ne peut pas la sauver», a déclaré le chef de la minorité à la Chambre des représentants, John Boehner, cité le 8 septembre par le journal Cincinnati Enquirer.

Dans ce cas, a lancé mercredi M. Obama devant son auditoire, «je veux qu'ils viennent vous regarder dans les yeux et dire: désolés, vous ne pouvez pas vous assurer, ou désolé, votre petit ne va pas pouvoir être opéré».

Il a aussi rappelé que sa réforme, selon le bureau du budget du Congrès, un organisme neutre, allait permettre d'économiser 1.000 milliards de dollars dans les 20 prochaines années.

Abroger cette réforme «n'a pas de sens. C'est logique d'un point de vue politicien ou vis-à-vis des sondages, mais pas lorsqu'il s'agit d'améliorer la vie des gens», a plaidé le président.