L'Américaine Sarah Shourd, libérée mardi par l'Iran, a quitté samedi soir Oman pour les États-Unis, après avoir dit espérer revenir bientôt dans le sultanat qui a oeuvré pour sa libération, mais cette fois en compagnie de ses deux compagnons toujours prisonniers en Iran.

«J'espère que je reviendrai dans ce pays dans un proche avenir, mais cette fois-ci en compagnie de Josh Fattal et Shane Bauer», a déclaré Sarah Shourd dans un bref communiqué dont elle a donné lecture avant son départ de l'aéroport de Mascate pour les États-Unis.

«Je remercie le sultan Qabous d'Oman de m'avoir accueillie (...) comme je remercie M. Salem al-Ismaïli (l'envoyé spécial du sultan) qui a rencontré mes deux compagnons à Téhéran et m'a ramenée d'Iran», a ajouté la jeune femme, un faible sourire aux lèvres.

Sarah Shourd, Josh Fattal et Shane Bauer, des randonneurs, avaient été arrêtés en juillet 2009 par l'Iran après qu'ils eurent franchi la frontière avec l'Irak. Téhéran les a tour à tour accusés d'espionnage et d'entrée illégale sur le territoire iranien.

L'Américaine, âgée de 32 ans et malade, est sortie mardi de la prison d'Evine (nord de Téhéran) après le versement d'une caution de 5 milliards de rials iraniens (près de 500 000 dollars américains). Elle a ensuite été emmenée à Mascate à bord d'un avion appartenant au sultan d'Oman.

Selon sa mère, Mlle Shourd a été diagnostiquée en phase pré-cancéreuse et souffre de dépression.

La jeune femme a embarqué samedi soir en compagnie de sa mère et de son oncle, venus la retrouver à Oman à bord d'un vol en partance pour Dubaï, d'où elle doit gagner les États-Unis.

Washington a affirmé mercredi que «l'arrangement» qui avait permis sa libération avait été conclu par Oman, sans vouloir confirmer que Mascate s'était acquitté de la caution.

C'est aux «responsables omanais de choisir s'ils veulent rendre publiques les actions particulières qui ont satisfait aux demandes de la justice iranienne», a déclaré Philip Crowley, le porte-parole du département d'État.

La caution a été payée à la banque d'État iranienne Bank Melli à Oman, selon le procureur de Téhéran Abbas Jafari Dolatabadi.

M. Crowley avait souligné mardi que les États-Unis n'avaient «rien payé».

Interrogé vendredi par CNN, le ministre omanais des Affaires étrangères Youssef ben Alaoui ben Abdallah s'est refusé à confirmer que son pays avait versé la caution.

«Je ne veux pas parler de cette question» car cela pourrait «aider à l'avenir», a-t-il dit, laissant entendre que son pays continuerait sa médiation entre l'Iran et les États-Unis.

Le sultanat d'Oman, un allié des États-Unis dans le Golfe, entretient de bonnes relations avec l'Iran.