Un projet de loi pour la recherche publique sur les cellules souches embryonnaires a été déposé lundi devant le Sénat américain, afin de codifier cette activité de nouveau autorisée en 2009 par le président Obama après les restrictions imposées sous George W. Bush.

«Le fait est qu'il y a quelque 400 000 embryons qui sont congelés et qui seront en définitive jetés, donc il s'agit soit de les utiliser pour la recherche médicale soit de les mettre à la poubelle», a dit le sénateur démocrate Arlen Specter qui a déposé le texte.

«Certains ont estimé que nous détruisons la vie, mais la vérité c'est qu'ils ne seront pas utilisés», a ajouté M. Specter qui s'exprimait devant le Sénat.

Le texte proposé par le sénateur Specter -- également soutenu par les deux sénatrices de Californie, Dianne Feinstein et Barbara Boxer -- précise bien que les embryons utilisés le seraient à des fins de recherche et non à des fins reproductives.

De plus, le projet de loi interdit l'utilisation de fonds publics fédéraux pour tout financement de projet de clonage humain.

La recherche publique sur les cellules souches embryonnaires, est très prometteuse pour guérir des maladies telles que Parkinson, Alzheimer ou encore le diabète.

Dans un décret en mars 2009, le président Obama avait levé les restrictions sur l'utilisation de fonds publics imposées sous l'administration Bush, en prônant «une recherche scientifique responsable».

Le 23 août, le juge fédéral Royce Lamberth avait décidé en référé d'interdire l'utilisation de fonds publics pour ces recherches à la suite d'une procédure engagée par deux chercheurs travaillant sur des cellules souches non-embryonnaires et des groupes chrétiens conservateurs pour qui l'embryon est déjà un être humain à part entière qui ne peut être détruit, même pour sauver d'autres vies.

Le 9 septembre, après un appel de l'administration Obama, la cour d'appel fédérale de Washington a suspendu, en référé, la décision du juge Lamberth, permettant la poursuite de ce type de recherche.

Pour sa part, le président Obama a déclaré lundi lors d'un déplacement en Virginie qu'il était «un soutien de longue date» de la recherche sur les cellules souches embryonnaires.

M. Obama a ajouté qu'il allait continuer à «parler à des scientifiques, des spécialistes de l'éthique et d'autres afin d'essayer de construire un consensus de bon sens qui (nous) permettra de progresser à long terme».