Le président américain Barack Obama a vivement critiqué mercredi une opposition républicaine peu enthousiaste devant les nouvelles mesures économiques du président destinées à favoriser l'emploi à deux mois des élections de novembre.

«C'est toujours la peur contre l'espoir, le passé contre le futur», a lancé le président, dans un discours à Cleveland (Ohio) annonçant des mesures visant à rassurer les électeurs américains démotivés par une reprise économique qui tarde à porter ses fruits, avec un taux de chômage stagnant à 9,6%.

M. Obama a de nouveau mis en avant un nouveau plan de 50 milliards de dollars pour construire ou rénover des infrastructures aux États-Unis, déjà annoncé lundi dans le Wisconsin à l'occasion de la Fête du Travail.

Il a souligné que les républicains du Congrès s'opposaient à ce type de mesures. «Il faut les combattre bec et ongle», a-t-il lancé à son auditoire.

En outre, le président a mis en avant un plan destiné à autoriser les entreprises à déduire entièrement de leurs impôts le coût de leurs investissements en 2011. Ce programme consisterait en 200 milliards de dollars d'allégements fiscaux sur deux ans, dont la plupart seraient ensuite remboursés à l'État fédéral.

Le président a également proposé de relancer un plan de déductions fiscales pour les entreprises qui investissent dans la recherche et l'expérimentation. Ce dispositif est évalué à 100 milliards de dollars sur 10 ans.

Pour cause de déficits records, M. Obama a assuré qu'il travaillerait avec le Congrès pour que ces mesures soient financées en allégeant d'autres dispositifs déjà votés.

Mais en pleine période électorale, la négociation avec les élus risque d'être ardue. La campagne pour les élections de mi-mandat, traditionnellement lancée lors de la Fête du Travail, est mal partie pour les démocrates.

Une étude Wall Street Journal/NBC News publiée mardi accorde aux républicains 49% d'intentions de vote parmi les personnes susceptibles de se rendre aux urnes, contre 40% aux démocrates. Un tel écart pourrait permettre à l'opposition de remporter les 39 sièges qui la séparent de la majorité à la Chambre des représentants.

La totalité des sièges de la Chambre et 37 des 100 sièges du Sénat doivent être renouvelés le 2 novembre.

Conscient du handicap des démocrates, M. Obama a reconnu que tout ce qui avait été fait ces deux dernières années n'a pas marché «aussi vite que nous l'aurions espéré». Mais, a-t-il ajouté: «vous ne m'avez pas élu pour éviter les gros problèmes. Vous m'avez élu pour faire ce qui est juste».

En outre, M. Obama a rejeté la reconduction d'allégement fiscaux adoptés en 2001 et 2003 sous le président George W. Bush pour les familles gagnant plus de 250 000 dollars par an et les personnes seules dont les revenus sont supérieurs à 200 000 dollars. Ces mesures expirent à la fin de l'année.

«Ces gens sont ceux qui sont le moins susceptibles de dépenser de l'argent, c'est pourquoi les économistes ne pensent pas que les allégements d'impôts pour les plus riches font beaucoup pour l'économie», a dit le président qui préfère alléger les impôts pour les classes moyennes.

Les républicains dénoncent de leur côté une hausse d'impôts massive.

«Vous ne pouvez pas avoir une économie plus forte si vous augmentez les impôts sur les personnes mêmes dont vous attendez qu'elles investissent dans l'économie et qu'elles embauchent à nouveau des gens», a déclaré le chef de la minorité républicaine John Boehner mercredi sur la chaîne ABC.