L'administration Obama a formellement demandé mardi au tribunal fédéral de Washington de permettre que la recherche publique sur les cellules souches embryonnaires se poursuive, le temps que le dossier soit jugé au fond.

Le 23 août, le juge Royce Lamberth avait interdit en référé le financement fédéral de la recherche sur les cellules souches embryonnaires, très prometteuse pour guérir de nombreuses maladies, que Barack Obama avait à  nouveau autorisé en mars 2009 après huit ans d'interdiction.

Mardi l'administration américaine lui a annoncé qu'elle avait fait appel de cette suspension, lui demandant parallèlement qu'elle ne soit pas appliquée avant que la cour d'appel statue.

Dans une requête déposée mardi, l'administration américaine estime que la décision «va provoquer un préjudice irréversible aux millions de personnes très gravement malades ou blessées qui pourraient bénéficier de cette recherche, mais aussi à l'Etat fédéral, à la communauté scientifique et aux contribuables qui ont déjà dépensé des centaines de millions de dollars dans ce domaine de recherche».

La levée de l'autorisation «bloque non seulement de nouvelles recherches sur les cellules souches embryonnaires mais aura aussi un impact catastrophique sur la viabilité des recherches en cours», assure-t-elle.

Or, «il est très peu probable que les intérêts professionnels et économiques des plaignants soient affectés» ajoute l'administration, en référence aux organisations chrétiennes à l'origine de la procédure.

Pour elles, l'embryon est déjà un être humain à part entière et l'Etat fédéral ne peut pas financer une recherche provoquant sa destruction, même si c'est pour sauver d'autres vies.

Les cellules souches embryonnaires proviennent de l'embryon humain dans les tout premiers jours de développement. Elles sont dites souches parce qu'elles sont à l'origine de toutes les autres. Les scientifiques pensent pouvoir les transformer en n'importe quelles cellules du corps, cardiaques, pancréatiques ou cérébrales, pour remplacer des cellules endommagées ou malades et permettre la reconstitution de tissus ou d'organes.

Elles représentent pour beaucoup le meilleur espoir de soigner des pathologies comme le diabète, la maladie de Parkinson, Alzheimer ou la paralysie des blessés de la moelle épinière.