Golf, balades en famille et tranquillité: le président Barack Obama s'octroie dix jours de vacances dans une île huppée du nord-est des États-Unis pour «recharger ses batteries» avant une bataille électorale qui s'annonce particulièrement âpre à l'automne.

Comme l'année dernière à la même période, M. Obama, son épouse Michelle et leurs filles Malia et Sasha (12 et 9 ans) vont quitter jeudi la touffeur de Washington pour la brise côtière de Martha's Vineyard, au Massachusetts, un bout de terre de 30 km sur 10, prisé des riches et des puissants.

«Le président va prendre un peu de temps pour recharger ses batteries», a expliqué mardi le porte-parole adjoint de la Maison-Blanche, Bill Burton.

Aucun événement public n'est prévu. «Il y aura des promenades, de la plage, des passages au glacier», a détaillé M. Burton. Comme l'année dernière, M. Obama pourrait perfectionner son swing sur un des terrains de golf que compte l'île.

Mais les vacances présidentielles restent à la merci d'un événement imprévu: lors de la Noël 2009, un jeune Nigérian téléguidé par Al-Qaïda avait tenté de faire sauter un avion de ligne, bouleversant le repos de M. Obama dans son île natale de Hawaï (Pacifique).

Il avait également interrompu son séjour l'année dernière à Martha's Vineyard quand le sénateur Edward Kennedy, patriarche de la dynastie politique et soutien capital pendant la campagne de 2008, avait succombé à un cancer.

Signe que la Maison-Blanche ne laisse rien au hasard, le conseiller de M. Obama pour l'antiterrorisme, John Brennan, va l'accompagner en vacances, a révélé M. Burton. Deux autres proches collaborateurs, Valerie Jarrett et Pete Rouse, sont également du voyage.

Les Obama avaient été la cible de critiques l'année dernière pour avoir choisi, en pleine récession économique, une île où les prix des maisons se comptent en millions de dollars.

Peut-être pour éviter des titres grinçants comparant les plages immaculées du Massachusetts à celles du golfe du Mexique souillées par la marée noire, M. Obama s'est rendu en famille en Floride (sud-est) le week-end dernier, exhortant ses compatriotes à l'imiter pour soutenir cette région.

La fuite de pétrole finalement jugulée n'a pas été la moindre des préoccupations du président cette année. La réforme de l'assurance-maladie, le renforcement de l'encadrement de Wall Street et la reprise anémique de l'économie lui ont imposé un programme de marathonien, sans parler des deux guerres, en Irak et Afghanistan.

Ce rythme ne risque pas de ralentir d'ici au 2 novembre, quand seront renouvelés le tiers du Sénat et la totalité de la Chambre des représentants.

Les démocrates contrôlent les deux assemblées du Congrès, mais les républicains espèrent leur tailler des croupières. Perdre une majorité restreindrait considérablement la marge de manoeuvre du président.

En visitant cinq États entre lundi et mercredi, Barack Obama a dénoncé l'obstruction des républicains à ses réformes. Ces derniers l'accusent entre autres de laisser filer le déficit et d'étendre indûment les pouvoirs de l'État fédéral.

L'opposition s'est aussi engouffrée dans la brèche ouverte par les propos de M. Obama en faveur du droit de musulmans à installer une mosquée non loin du site des attentats du 11-Septembre à New York, une position adoptée au nom de la liberté de culte mais qui pourrait se révéler coûteuse en votes.

La fin des vacances présidentielles est prévue le dimanche 29 août, date à laquelle M. Obama va se rendre à La Nouvelle-Orléans pour marquer le cinquième anniversaire du cyclone meurtrier Katrina qui avait dévasté la grande ville de Louisiane (sud) et sa région.