Un soldat américain accusé d'avoir divulger clandestinement des documents secrets au site Wikileaks aurait reçu l'aide d'un civil, selon une source très près du dossier.

Ce développement, d'abord rapporté par le New York Times, suggérait que l'enquête gouvernementale portant sur les fuites de 76 900 documents secrets postés sur Wikileaks prenait de l'expansion.

Des responsables de l'armée américaine et du FBI n'ont pas immédiatement retourné les appels et les courriels de l'Associated Press, demandant s'ils étudiaient la possibilité d'une complicité civile qui aurait appuyé Bradley Manning. Celui-ci est accusé devant une cour martiale d'avoir divulgué des renseignements secrets.

Le pirate informatique californien Adrian Lamo, a affirmé en entrevue téléphonique samedi qu'il avait eu connaissance que quelqu'un avait aidé le militaire à mettre en place un logiciel d'encryptage pour envoyer les documents à Wikileaks. C'est lui qui avait dénoncé Manning aux autorités en mai dernier.

M. Lamo, qui coopérait avec les enquêteurs, n'a pas voulu nommer le civil en question, mais a affirmé qu'il s'agissait d'un homme de la région de Boston qui travaille avec Wikileaks. Le pirate informatique affirme que cet individu lui aurait directement affirmé qu'il avait aidé Manning avec le logiciel d'encryptage.

Selon Adrian Lamo, le logiciel permettait à Manning d'envoyer l'information secrète en petites portions, afin qu'elle passe inaperçue.

Bradley Manning était détenu à la base militaire de Quantico dans le nord de la Virginie, attendant de possibles poursuites pour 12 infractions.

Il a été accusé d'avoir transmis illégalement un enregistrement vidéo aérien d'une scène militaire en Irak, ainsi qu'une transmission diplomatique secrète provenant de l'ambassade américaine en Islande. Ces deux documents ont été publiés sur Wikileaks.

Manning est aussi accusé d'avoir illégalement obtenu plus de 150 000 transmissions diplomatiques secrètes du Département d'État américain, et d'en avoir divulgué 50 d'entre eux.