Un ressortissant cambodgien a été condamné mardi à la prison à vie en Californie pour avoir fomenté une tentative sanglante de coup d'État dans son pays en 2000, a-t-on appris de source judiciaire à Los Angeles.

Chhun Yasith, 53 ans, président du groupe rebelle «Combattants de la liberté du Cambodge», avait été reconnu coupable en avril 2008 d'association de malfaiteurs en vue de commettre un meurtre et des destructions dans un pays étranger, ainsi que d'avoir entrepris une agression contre un pays avec lequel les États-Unis sont en paix.

En prononçant la condamnation de Chhun Yasith mardi, le juge Dean Pregerson a exprimé sa sympathie pour l'accusé, qui avait affirmé avoir fomenté son coup d'État pour venger le meurtre de son père par les Khmers rouges.

«Je ne pense pas que M. Chhun soit un mauvais homme», a déclaré le juge. «Je pense qu'il a eu une vie tragique -et qu'il a eu la malchance de naître à un endroit où il se passait des choses terribles».

L'accusé était arrivé aux États-Unis au début des années 1980, après avoir fui le régime des Khmers rouges (1975-1979). Il travaillait comme comptable à Long Beach, à 50 km au sud de Los Angeles.

À l'issue de son procès, il avait été reconnu coupable d'être le cerveau d'une tentative de coup d'État contre le premier ministre communiste Hun Sen.

En novembre 2000, une soixantaine d'hommes en armes avaient pénétré dans la capitale Phnom Penh et ouvert le feu à l'arme automatique et au lance-roquettes, tuant au moins quatre personnes avant d'être mis en déroute par les forces gouvernementales.

Chhun Yasith avait été arrêté par le FBI à son domicile californien en juin 2005. Selon l'accusation, les «Combattants de la liberté du Cambodge» étaient nés d'un pacte entre Chhun Yasith et des membres de l'armée cambodgienne opposés au pouvoir. Les enquêteurs affirmaient que Chhun Yasith avait financé la tentative de renversement.

«La préparation et le financement se sont déroulés ici aux États-Unis», avait affirmé le procureur Lamar Baker dans ses déclarations liminaires. «C'était, comme on le lit sur les étiquettes, «made in USA»», avait-il ajouté.