La police fédérale américaine (FBI) a défendu ses agissements mercredi face aux médias américains qui l'accusent d'avoir payé 25 000 dollars au Néerlandais Joran Van Der Sloot et de ne pas l'avoir arrêté avant que ce dernier ne commette un meurtre à Lima.

Arrêté au Pérou, Van der Sloot, 22 ans, a avoué lundi être l'auteur fin mai du meurtre d'une Péruvienne de 21 ans, Stephany Flores.

Mais il est aussi le suspect numéro un dans la disparition d'une étudiante américaine de 21 ans, Natalee Holloway, en mai 2005 sur l'île d'Aruba, dans les Antilles néerlandaises.

Le jeune homme a déjà été arrêté deux fois en relation avec cette affaire et a passé trois mois en prison mais n'a pas été inculpé. Le corps de la jeune Américaine n'a pas été retrouvé.

Le FBI et le ministère de la justice de l'Etat d'Alabama (sud), où vivait Natalee Holloway, ont indiqué avoir lancé une enquête en avril visant Van Der Sloot, après que celui-ci eut proposé de fournir des informations sur le corps de la jeune femme et les circonstances de sa mort en échange de 250 000 dollars.

Le FBI est critiqué pour ne pas avoir arrêté Van Der Sloot après avoir enregistré une conversation dans laquelle ce dernier a accepté de l'argent et a fait des déclarations qui l'incriminaient dans la mort de Natalee Holloway.

Selon les médias américaines, le FBI aurait transféré 15.000 dollars sur le compte du Néerlandais et lui aurait remis 10.000 dollars en liquide le 10 mai, mais ne l'a pas arrêté. Van Der Sloot a disparu de l'île trois jours plus tard et est arrivé au Pérou le 14.

Selon un communiqué du FBI mercredi, la justice américaine «a déposé une plainte accusant Van Der Sloot d'extorsion et de fraude en réseau le 3 juin, le jour même où il a été arrêté pour le meurtre de Stephany Flores».

«Certains articles de presse ont laissé entendre que le FBI avait fourni 25 000 dollars sous forme de fonds transmis à Van Der Sloot. C'est faux. Ces fonds étaient des fonds privés», affirme le FBI.

Un enquêteur privé, Bo Dietl, qui aurait organisé une réunion entre Van Der Sloot et un intermédiaire agissant au nom de la famille Holloway, -réunion approuvée et enregistrée par le FBI selon lui-, a indiqué à la chaîne américaine Fox que l'argent provenait des Holloway.

Il a aussi affirmé que les preuves étaient «absolument» suffisantes après cette réunion pour arrêter le Néerlandais immédiatement, mais qu'il avait pu partir librement.

«Nous ne savons pas qui l'a laissé partir, mais nous savons tous qu'il a pu partir et qu'il a fini par tuer quelqu'un d'autre», a-t-il ajouté sur Fox.

Le FBI a répondu que, bien que l'enquête ait été en cours «depuis plusieurs semaines au moment de la mort de Mlle Flores, elle n'était pas suffisamment mûre pour permettre d'accuser M. Van Der Sloot avant qu'il quitte Aruba».