La commission de la Défense du Sénat américain se prononcera jeudi sur l'abrogation de la loi qui empêche les militaires homosexuels de dévoiler leur orientation sexuelle.

Fruit d'un compromis survenu en 1993 entre le président Bill Clinton, le Congrès et l'armée, la loi baptisée «Don't ask, don't tell» («Ne rien demander, ne rien dire») impose aux militaires homosexuels de ne pas dévoiler leur orientation sexuelle, sous peine d'être exclus de l'armée.

La question de l'opportunité d'abroger la mesure ces jours-ci suscite un vif débat au Congrès.

Lundi, la Maison-Blanche et des élus du Sénat sont parvenus à un compromis: un vote devait intervenir ces jours-ci, à charge pour le Pentagone de décider ensuite de la façon de l'appliquer.

Le sénateur républicain John McCain, le plus haut membre républicain de la commission, s'oppose à toute abrogation avant que le Pentagone n'ait terminé une évaluation sur les moyens d'opérer un changement de politique vis-à-vis de l'homosexualité.

«Notre armée est actuellement engagée dans deux guerres et nous devons avoir une véritable évaluation de l'impact de l'abrogation de «Don't ask, don't tell», sur l'efficacité au combat», a écrit M. McCain dans une lettre au président de la commission, Carl Levin.

Les chefs de l'armée de l'Air, de la Marine, du corps des Marines et de l'armée de Terre sont du même avis, dans des lettres adressées au sénateur républicain publiées mercredi.

Le secrétaire à la Défense, Robert Gates, s'est dit de son côté prêt mardi à «accepter» à contre-coeur l'accord conclu entre la Maison-Blanche et les élus du Congrès pour abroger la loi. Mais pour lui, la loi devrait, dans l'idéal, être abrogée après que le Pentagone aura achevé son rapport sur la question.

Mercredi, les démocrates Carl Levin et Joe Lieberman, qui mènent la campagne en faveur de l'abrogation, ont enregistré le soutien clé du démocrate centriste Ben Nelson.