Les élus de la ville de San Francisco se sont prononcés à une forte majorité pour boycotter l'Arizona, après l'adoption dans cet État d'une loi controversée sur l'immigration qui introduit selon eux des contrôles au faciès.

La résolution non-contraignante adoptée mardi à 10 voix contre 1 appelle la grande ville californienne à s'abstenir de signer de nouveaux contrats avec des entreprises basées en Arizona et à revoir ceux déjà en vigueur, ainsi qu'à éviter d'envoyer des responsables municipaux à des conférences dans l'État.

«Il s'agit d'envoyer un message très clair pour dire que quand un État adopte une loi aussi injuste que celle-ci, les personnes de conscience dans d'autres endroits du pays ont l'obligation, la responsabilité de réagir et de ne pas rester silencieux», a dit l'élu municipal David Campos, à l'origine de la mesure, précisant que d'autres villes américaines envisageaient des actions similaires.

Jan Brewer, la gouverneur républicaine de l'Arizona, État frontalier du Mexique, a promulgué le 23 avril cette loi controversée, qui autorise notamment la police à contrôler le statut migratoire en cas de «doute raisonnable». Les opposants au texte y voient une légalisation du délit de faciès.

La loi, qui a provoqué une levée de boucliers, est populaire en Arizona, État frontalier du Mexique devenu l'un des principaux points d'entrée des immigrés illégaux aux États-Unis.