Le président américain Barack Obama a renouvelé mercredi ses critiques envers une loi migratoire très répressive adoptée récemment par l'Etat de l'Arizona.

M. Obama a reconnu que certains États pouvaient se sentir menacés par une vague d'immigrés illégaux, mais que la réponse ne pouvait pas consister à «saper les fondements démocratiques qui nous définissent en tant que nation».

Jan Brewer, la gouverneure républicaine de l'Arizona, État frontalier du Mexique, a promulgué le 23 avril une loi controversée, qui autorise notamment la police à contrôler le statut migratoire en cas de «doute raisonnable». Les opposants au texte y voient une légalisation du délit de faciès.

«On ne peut pas commencer à stigmatiser des gens en fonction de leur apparence physique, leur façon de parler ou de s'habiller», a déclaré M. Obama à la Maison Blanche, lors d'une réception marquant la fête mexicaine du Cinco de Mayo.

«On ne peut transformer des citoyens américains et des immigrés respectueux des lois en sujets de soupçons et d'abus», a-t-il poursuivi, «on ne peut diviser les Américains de cette façon, ce n'est pas la réponse».

La loi, qui a provoqué une levée de boucliers, est populaire en Arizona, Etat frontalier du Mexique devenu l'un des principaux points d'entrée des immigrés illégaux aux Etats-Unis.

M. Obama avait déjà critiqué fin avril la loi de l'Arizona, qui a depuis été adoucie sans mettre fin aux critiques, jugeant qu'elle remettait en cause la notion d'équité chère aux Américains.

Le président américain a par ailleurs appelé mercredi ses adversaires républicains à le rejoindre pour «commencer» à travailler cette année à une réforme en profondeur de la législation sur l'immigration, sans toutefois donner de délai pour un vote final sur ce sujet, sur lequel les républicains traînent des pieds.