Les mesures de sécurité étaient renforcées aux États-Unis après l'arrestation de l'auteur présumé de l'attentat manqué à New York, tandis que l'enquête se poursuivait après les aveux de Faisal Shahzad.

Le jeune Américain d'origine pakistanaise, arrêté lundi soir alors qu'il se trouvait dans un avion en partance pour Dubaï, devait toujours être déféré au parquet.

Il a été inculpé mardi «de tentative d'utiliser des armes de destruction massive», de «tentative de meurtres aux États-Unis à travers un réseau de terrorisme international», de transport d'explosif, et de tentative de destruction de bâtiments. S'il est reconnu coupable, il encourt la détention à perpétuité.

Lors de sa comparution, il doit notamment indiquer s'il plaide coupable ou non-coupable.

L'administration de la sécurité aérienne (TSA) a demandé aux compagnies aériennes de consulter toutes les deux heures - et non plus toutes les 24 heures - la liste des passagers interdits de vol.

Faisal Shahzad avait été ajouté à cette liste d'environ 2500 individus quelques heures avant son embarquement, qui a été autorisé par Emirate Airlines.

À New York, les responsables ont la conviction que la ville est une cible privilégiée par les terroristes. «New York symbolise l'Amérique, et ils veulent nous tuer», a déclaré le chef de la police Raymond Kelly.

Les patrouilles dans le métro ont augmenté, et la présence policière était accrue dans les quartiers touristiques comme Times Square, ou le sud de Manhattan où se trouvent la Bourse et les tribunaux fédéraux.

Le maire de New York Michael Bloomberg a réclamé un financement adéquat de la lutte contre le terrorisme. «Depuis 1990, il y a eu plus de 20 complots terroristes - ou attentats - contre notre ville. C'est pourquoi il est si important pour le Congrès de financer entièrement des dispositifs comme le plan 'Sécuriser les villes'», a-t-il dit au Sénat mercredi.

«Sécuriser les villes» est un programme du département de la Sécurité intérieure visant à aider à protéger les grandes villes contre des attaques.

D'après l'enquête, Faisal Shahzad a conduit et abandonné à Times Square samedi, peu avant l'ouverture des théâtres, un 4x4 Nissan à bord duquel se trouvait un engin explosif fait de pétards, de bidons d'essence et de bonbonnes de gaz. Malgré un début d'explosion, personne n'a été blessé, grâce à deux vendeurs de rue qui ont vu de la fumée sortir du véhicule et ont alerté la police.

Le trentenaire est interrogé depuis son arrestation par le FBI et les unités spéciales de lutte antiterroriste, qui cherchent à savoir si la tentative d'attentat a un lien avec le Pakistan.

Faisal Shahzad aurait reçu un entraînement à la confection d'explosifs au Pakistan, où il a séjourné 5 mois, rentrant aux États-Unis quelques semaines avant l'opération manquée.

À Karachi, les autorités ont annoncé l'interpellation de deux personnes qui ont reçu des appels à partir de son téléphone portable.

Anne Patterson, l'ambassadrice américaine au Pakistan, a eu une réunion mercredi avec les dirigeants pakistanais, a indiqué le département d'État.

«Les Pakistanais coopèrent pleinement à l'enquête. Ils reconnaissent que la menace et la responsabilité sont partagées par nos deux pays», a déclaré le porte-parole Philip Crowley.

Mme Patterson a notamment rencontré le président pakistanais, Asif Ali Zardari.

Le président américain Barack Obama a souligné le caractère crucial de la vigilance de ses concitoyens. «Cette affaire est un nouveau rappel brutal de l'époque dans laquelle nous vivons», a-t-il dit mardi.

La Maison-Blanche a toutefois estimé mercredi que le réseau Al-Qaeda avait été affaibli par les États-Unis, et que cette «dégradation» de son fonctionnement a «réduit sa capacité à planifier et perpétrer des attentats spectaculaires comme ceux du 11-Septembre».